Conférence internationale de Rome sur la Libye: « Progrès trop lents », situations politique et sécuritaire « préoccupantes »

« Progrès trop lents », situations politique et sécuritaire « préoccupantes » : les Occidentaux ont exprimé leurs inquiétudes, jeudi 6 mars, au cours d’une conférence à Rome sur la Libye, lui demandant de faire davantage pour instaurer un vrai « dialogue national », garant de la stabilité politique.

Dans la déclaration finale ayant sanctionné les travaux de cette conférence à laquelle ont pris part les représentants d’une trentaine de pays et d’organisations internationales, les participants ont également appelé à l’amélioration de la qualité de la gouvernance des affaires en Libye et à œuvrer à la reconstruction de ses institutions sur des bases démocratiques et dans le respect des droits de l’Homme.

Ils se sont en outre déclarés disposés à contribuer à la mise en place de mécanismes à même de réduire le trafic d’armes et de drogue en Libye, insistant également sur la nécessité d’intégrer toutes les catégories du peuple dans le processus de transition démocratique en Libye en vue de lui garantir le soutien populaire nécessaire à sa réussite.

Les participants ont également recommandé une reprise effective de l’exploitation des hydrocarbures de la Libye dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie des populations.

Ils ont enfin décidé de tenir la prochaine Conférence internationale de soutien à la Libye en Turquie.

Par ailleurs, lors d’une conférence de presse conjointe, tenue au terme de cette rencontre avec son homologue libyen, Mohamed Abdulaziz, et le chef de la mission de l’ONU en Libye, Tarek Mitri, la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, a estimé que la Libye "ne peut faire à elle seule face à ses problèmes dans cette phase de son histoire. Elle a besoin du soutien international".

Toutefois, a-t-elle poursuivi, la Libye "doit assumer ses responsabilités" en créant "les conditions politiques adéquates à travers un dialogue entre l’ensemble des parties" de nature à permettre à la communauté internationale "de mettre en pratique des aides concrètes principalement techniques en sa faveur".

« Personne ne peut se permettre de laisser échouer le processus de transition », a-t-elle souligné, appelant la Libye à « faire des efforts pour que les projets puissent être mis en œuvre ».

Son homologue français, Laurent Fabius, a évoqué une « situation préoccupante » en raison d’une « sécurité mal assurée, d’actes et de risques terroristes notamment dans le Sud et parce que la situation politique est instable ». Sur le plan de la sécurité, M. Fabius a fait état d’une initiative franco-allemande pour la construction et la « sécurisation » de dépôts d’armes, où celles-ci prolifèrent depuis le « printemps arabe », dans ce pays immense, aux frontières difficilement contrôlables.

Le ministre des affaires étrangères libyen, Mohamed Abdoulaziz, a assuré être conscient des attentes de la communauté internationale, soulignant que toutes les institutions actuelles étaient représentées dans la délégation libyenne y compris des membres du Congrès général national (CGN). « Nous sommes venus avec un message politique fort d’engagement à poursuivre le processus démocratique et de mise en place des institutions », a-t-il dit, en rappelant que le pays avait été « prisonnier pendant quarante ans » de la dictature de Kadhafi.

M. Abdoulaziz a assuré que les institutions de transition continuaient de préparer des élections législatives, présidentielle et une nouvelle Constitution, et acceptaient complètement les offres d’expertise en gouvernance provenant de la communauté internationale.

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