"Nous savons que ce sera long, difficile", a affirmé M. Valls à propos des négociations israélo-palestiniennes dans cet entretien enregistré samedi à Matignon avant son départ et qui sera diffusé dimanche après-midi.
"La France organise d’ailleurs cette conférence avec volontarisme, parce qu’on a besoin de relancer le processus de paix, mais également avec modestie, parce que nous savons ce qu’il en a été des différents processus de paix ", a-t-il ajouté.
Après la conférence du 3 juin, à laquelle n’assisteront pas les deux parties concernées, "il faudra une deuxième réunion à laquelle participeront les Israéliens et les Palestiniens. Pour qu’il puisse y avoir la paix, cette discussion devra être directement organisée par" eux, a-t-il également affirmé.
Le Premier ministre a rappelé que la France était "fermement opposée" au boycott d’Israël par le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), mais "interdire ce mouvement ou limiter sa liberté d’expression, je crains que cela soit contre-productif. C’est sur le plan des idées qu’il doit être combattu. La France est le seul pays européen où l’appel au boycott d’Israël est interdit", a-t-il insisté.
"Je vois très bien comment on passe du boycott des produits économiques au boycott d’Israël et de ses spectacles culturels", puis "on passe très vite à l’antisionisme, à la négation même de l’Etat d’Israël. Et de l’antisionisme, on peut passer très vite à l’antisémitisme", a-t-il argué.
"L’antisionisme, étymologiquement, c’est le rejet d’Israël, qui sert bien souvent de masque à l’antisémitisme, que je dénonce depuis longtemps".
Selon M. Valls, "en finir avec l’antisémitisme sera un travail de très longue haleine. C’est l’affaire d’une génération. Ca ne concerne pas que la France, ces mouvements antisémites, nous les retrouvons en Hongrie, Allemagne, Belgique (…) L’antisémitisme est toujours l’apanage des mouvements populistes de l’extrême droite ou d’une partie de l’islam radical". (Source AFP)