Chine: le rédacteur-en-chef adjoint de la revue du Parti communiste se suicide

Le rédacteur-en-chef adjoint de la revue du Parti communiste chinois (PCC) s’est suicidé, a annoncé la presse chinoise, diverses hypothèses circulant sur la raison de son geste, entre luttes politiques intestines, liberté d’expression et corruption.

Zhu Tiezhi, 56 ans, essayiste réputé des théories du PCC et vice-rédacteur en chef de Qiushi — "la recherche de la vérité" — s’est pendu dans le parking souterrain du bâtiment abritant les locaux de la publication, ont indiqué les médias chinois.

Selon le respecté magazine Caixin, qui cite un ami de la victime, M. Zhu était déprimé par les conflits idéologiques au sein du Parti entre les réformistes et les partisans de plus en plus virulents d’une ligne conservatrice.

Si le PCC ne peut résoudre les vrais problèmes, "les débats idéologiques deviendront des discours creux qui saperont la confiance mutuelle entre le Parti, le gouvernement qu’il dirige et le peuple", avait écrit Zhu Tiezhi dans un article, cité par Caixin.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping fin 2012, les autorités ont sensiblement restreint les possibilités de débat.

Pour M. Zhu, un intellectuel ne pouvait cependant abandonner son intégrité, son indépendance et ses opinions, a écrit Caixin, citant encore son ami.

Mais "cette préoccupation ne cadrait pas bien avec l’exhortation faite aux membres et aux cadres du Parti de s’unir derrière la ligne" officielle, a estimé le magazine.

Le site internet du Quotidien du peuple, l’organe officiel du PCC, a publié dimanche un court article sur la mort de M. Zhu, sans avancer d’explication sur son suicide qui aurait eu lieu le 25 juin.

Le texte a été repris par de nombreux autres médias chinois, mais la plupart l’avaient retiré mardi.

D’autres médias chinois basés à l’étranger ont tenté d’expliquer le suicide de M. Zhu par ses liens avec Ling Jihua, ex-proche conseiller de l’ancien président Hu Jintao.

Ling Jihua est accusé d’avoir touché des pots-de-vin et de s’être procuré illégalement des secrets d’Etat.

M. Ling avait publié dans Qiushi en décembre 2014 — deux semaines avant sa chute — un long article citant le secrétaire général du Parti Xi Jinping à 16 reprises, dans une ultime tentative d’afficher sa loyauté, selon ces médias chinois.

Ling Jihua aurait poussé Zhu Tiezhi à accélérer la publication du texte par Qiushi, qui d’ordinaire impose une stricte sélection à ses contenus.

L’organisme chargé de la lutte anticorruption du PCC avait accusé en octobre la revue de "relâcher la censure politique" et de manipuler le processus éditorial pour publier des articles de proches.

AFP

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