Chine: le président Xi désormais « commandant en chef »
Les médias d’Etat chinois ont désigné le président Xi Jinping par le titre inédit de « commandant en chef » du nouveau centre de commandement interarmées du pays, à l’heure où le dirigeant communiste consolide son emprise sur l’armée.
Président chinois, Xi Jinping est également secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) et président de la Commission militaire centrale — ce qui en fait le chef des armées.
Le "commandant en chef" est apparu pour l’occasion en treillis, sans insigne ni grade. C’est la deuxième fois seulement que le président chinois est montré en tenue militaire. Il avait revêtu un treillis en janvier 2014 en inspectant un régiment frontalier en Mongolie intérieure.
Depuis le début de ses mandats fin 2012 – début 2013, M. Xi entend accroître son autorité sur l’Armée populaire de libération (APL), qui est techniquement le bras armé du PCC, davantage que celui de l’Etat.
La médiatique campagne anticorruption lancée par le numéro un chinois n’a pas épargné l’APL, entraînant la chute de nombreux hauts gradés.
L’armée se doit d’être "totalement loyale", a martelé Xi Jinping mercredi durant sa visite, selon l’agence officielle Chine nouvelle.
Depuis l’arrivée de M. Xi au pouvoir, Pékin affirme avec davantage de vigueur ses revendications territoriales, construisant des îles artificielles dans les eaux disputées de mer de Chine méridionale et envoyant régulièrement des bateaux croiser à proximité d’îles contrôlées par le Japon en mer de Chine orientale, renforçant les craintes d’incident.
L’APL doit être "ingénieuse dans la bataille, efficace dans le commandement, audacieuse et apte à remporter des guerres", a indiqué M. Xi.
Xi Jinping est généralement habillé d’un sobre uniforme entièrement noir lors des visites de troupes et des célébrations militaires, comme le défilé organisé à Pékin en septembre dernier.
Le centre de commandement a été créé dans le cadre de l’important remaniement actuel de la structure de l’APL, qui comprend également la création d’une "Force de fusées" en charge des missiles.
Pékin, dont l’armée affichait un retard considérable sur ses homologues occidentales dans les années 80, renforce peu à peu sa modernisation, avec un budget militaire en augmentation constante depuis plusieurs décennies.
Xi Jinping avait annoncé en septembre vouloir réduire de 300.000 hommes les effectifs pléthoriques de l’APL (2,3 millions) afin d’en faire une armée plus technique.