Charlie Hebdo » publie des caricatures de Mahomet, Jean-Marc Ayrault désappprouve « tout excès »

Charlie Hebdo
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a affirmé mardi "sa désapprobation face à tout excès" dans le "contexte actuel", alors que le journal satirique "Charlie Hebdo" publie mercredi dans son dernier numéro de nouvelles caricatures de Mahomet.

Dans un communiqué, le Premier ministre "rappelle que la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre République". "Cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi et sous le contrô le des tribunaux, dès lors qu’ils sont saisis", ajoute-t-il, rappelant "également le principe de laïcité qui est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au coeur de notre pacte républicain".

"Et c’est pourquoi, dans le contexte actuel, le Premier ministre tient à affirmer sa désapprobation face à tout excès", souligne le communiqué de Matignon. "Il en appelle à l’esprit de responsabilité de chacun".

Au moment où un film amateur anti-islam, tourné aux Etats-Unis, suscite des manifestations de protestation dans plusieurs pays du monde musulman, "Charlie Hebdo" publie mercredi de nouvelles caricatures du prophète, selon iâTélé qui a pu consulter le dernier numéro dans les locaux du journal mais a choisi de ne pas montrer les dessins à l’antenne.

A la veille de la publication de ce numéro, un dispositif de sécurité a été mis en place mardi soir autour des locaux du journal à Paris, selon la préfecture de police de Paris. En novembre dernier, le siège parisien de "Charlie Hebdo" avait brûlé le jour de la sortie d’un numéro spécial intitulé "Charia Hebdo" pour lequel l’hebdomadaire satirique avait "invité" Mahomet comme rédacteur en chef exceptionnel.

Interrogé sur RTL, Charb, le directeur de la publication de "Charlie Hebdo" a expliqué que "quoi qu’on fasse ça polémique". "Si on commence à se poser la question de savoir si on a le droit de dessiner ou pas Mahomet, si c’est dangereux ou pas de le faire, la question d’après ça va être est-ce qu’on peut représenter des musulmans dans le journal, puis la question d’après ça va être est-ce qu’on peut représenter des êtres humains dans le journal etc….", a-t-il insisté. "Et à la fin on ne représentera plus rien, et la poignée d’extrémistes qui s’agitent dans le monde et en France aura gagné".

De son côté, le Conseil français du culte musulman a fait part de sa "profonde consternation" après avoir appris la publication dans "Charlie Hebdo" de "dessins insultants à l’égard du prophète de l’islam". Dans un communiqué, le CFCM "condamne avec la plus grande vigueur ce nouvel acte islamophobe qui vise à offenser délibérément les sentiments des musulmans".

"Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à cet acte irresponsable qui, dans un contexte très tendu, risque d’exacerber les tensions et de provoquer des réactions préjudiciables", ajoute le communiqué. "Le CFCM, profondément attaché à la liberté d’expression considère que rien ne peut justifier l’insulte et l’incitation à la haine" et "lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation et les exhorte à exprimer leur indignation dans la sérénité avec des moyens légaux".

"Charlie Hebdo" a reçu le soutien de l’ancien Premier ministre François Fillon. "Je défends ‘Charlie Hebdo’, je défends la liberté d’expression et je pense qu’on ne doit pas céder un pouce de terrain dans ces domaines-là", a-t-il affirmé sur Canal+.

Interrogé en Egypte par iâTélé, Laurent Fabius a condamné "de façon très nette" une "provocation". "Je ne vois pas du tout l’utilité quelconque d’une provocation et même je la condamne de façon très nette", a dit le chef de la diplomatie française, "en même temps je respecte la liberté d’expression". "On ne peut en aucun cas estimer que le gouvernement encouragerait cela le moins du monde", a tenu à souligner le ministre des Affaires étrangères, souhaitant "que la raison prévale".

Samedi, une manifestation non-autorisée avait eu lieu près de l’ambassade des Etats-Unis à Paris pour dénoncer le film "Innocence of Muslims". Non autorisée et "non tolérée", cette manifestation aux abords de l’ambassade des Etats-Unis s’est soldée samedi par l’interpellation de plus de 150 personnes.

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