Chantage contre le Maroc : BFM TV publie la lettre signée par les deux journalistes français dans laquelle ils s’enagent à ne pas publier leur livre contre 2 millions d’euros

La chaîne de télévision BFMTV a publié en exclusivité une « lettre contractuelle manuscrite » , écrite par la journaliste Catherine Graciet le 27 aoûte 2015 au bar de l’hôtel Raphaël à Paris et signée par elle-même et son confrère Eric Laurent.
Dans cette lettre accablante, ils s’engagent « à ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc, à ne plus s’exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personne interposée ni à faire quelques révélations que ce soit sur le sujet et à se taire définitivement et à ne partager avec qui que ce soit tout document ou information » en leur possession « (…) ».
En contrepartie du silence des deux journalistes, le Maroc s’engage à verser « la somme de deux millions d’euros ». « Nous confirmons avoir reçu à ce jour une avance de 80.000 euros », ajoute Catherine Graciet dans la lettre écrite de sa main.

Cette lettre manuscrite, qui a été versée au dossier d’instruction, a été signée pendant le rendez-vous entre les journalistes et le représentant du Maroc, à l’issue duquel Catherine Graciet et Eric Laurent ont été interpellés et placés en garde à vue.

Devant ces preuves accablantes, les deux journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet ont été inculpés de "chantage" et "d’extorsion de fonds" contre le royaume du Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Ils ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Ils encourent cinq années d’emprisonnement et 75 000 d’amende.

Selon une source proche du dossier, cité par Le Monde, Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue avoir formulé une offre de 3, puis 2 millions d’euros au Maroc pour le renoncement de la publication d’un livre prétendument compromettant pour le Maroc, cosigné avec la journaliste Catherine Graciet.

L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier ».

Trois juges ont été désignés pour instruite cette affaire, laquelle a commencé quand Eric Laurent contacte une première fois le cabinet royal le 23 juillet, "en expliquant qu’il fallait absolument qu’on les rencontre. Le Palais royal a donc envoyé un représentant". Un premier rendez-vous aurait eu lieu le 11 août, au cours duquel le journaliste aurait proposé de ne pas diffuser le livre contre trois millions d’euros. "Ce que ne sait pas M. Laurent, c’est qu’il est enregistré", indique l’avocat du Maroc, Me Eric Dupond-Moretti, qui ajoute que le Palais a alors décidé de déposer une plainte.

Après la plainte, deux autres rendez-vous ont été organisés, dont celui de jeudi, mais cette fois sous la surveillance de la police judiciaire, la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) et du parquet de Paris. Selon l’avocat du Maroc, au cours de ces réunions, les journalistes ont accepté de transiger à deux millions d’euros et sont sortis du dernier rendez-vous, jeudi", avec "un acompte substantiel de 40.000 euros chacun".

"La question qui est préoccupante, c’est celle du mobile. Est-ce que ces deux-là sont des gens prêts à tout pour du fric ou bien est-ce qu’ils ne sont pas instrumentalisés pour déstabiliser le régime marocain", se demande Me Dupont-Moretti.

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