Chantage avéré et dénégations en rafale

La stratégie de défense des deux mis en examen, Eric Laurent et Catherine Graciet dans l’affaire du chantage pratiquée à l’encontre du Roi du Maroc à de quoi interpeller et hérisser les cheveux de plus d’un commentateur. Elle est basée sur un demi-aveu et une dénégation totale. Aveu qu’une tractation financière a bien eu lieu, le nier aurait simplement été mission impossible. Et dénégation de toute volonté de chantage ou d’extorsion de fonds comme si les trois millions d’euros exigée contre leur silence était une simple chimère inventée par la police française pour leur porter tort.

Par Musstapha Tossa

La motivation invoquée par l’avocat d’Eric Laurent allie le ridicule au pitoyable. C’est parce que Eric Laurent traverse une phase personnelle financière difficile qu’il a pensé entreprendre ce deal avec le Maroc. La grossièreté de l’argumentaire n’a pas échappé aux réseaux sociaux qui s’en donnent à cœur joie dans la moquerie et la satire.

Les preuves matérielles qui ont circulé dans la presse, le contrat manuscrit signé par les deux maîtres chanteurs, publié par BFMTV, et l’enregistrement sonore de leurs tractations, publié et diffusé par "Le Journal de Dimanche", sont accablantes. Leur avocats, Eric Moutet pour Catherine Graciet et Williams Bourdon pour Eric Laurent, inondent la presse de déclarations en criant au "traquenard" et au coup monté. Les deux avocats, surtout, William Bourdon, spécialiste de la fameuse compétence universelle, en sont réduits à mouliner du vide et à tenter de faire passer des vessies pour des lanternes.

Cette stratégie de défense n’a aucune chance de convaincre la police et la justice française qui ont-elles-mêmes organisé le flagrant délit qui prouve l’incontestable opération de chantage à laquelle ces deux journalistes se sont livrés à l’encontre du Roi du Maroc. Elle sert en outre à donner du grain à moudre à leurs rares défenseurs qui sont montés au créneau pour porter le doute et la contradiction. Ce à quoi répond l’avocat choisi par le Maroc, Eric Dupont Moretti : " la vérité est simple. On est venu nous menacer, réclamer des fonds. Nous avons appelé la police et déposé plainte au parquet".

Clapet de fin judiciaire sur une grotesque affaire de chantage pratiquée par deux journalistes qui se croyaient tout permis. Les suites seront davantage médiatiques et constitueront un vrai challenge lancé à la profession de journaliste en France. Deux de ses brebis galeuses ont commis une faute morale et professionnelle en se comportant comme des délinquants. L’onde de choc est terrible et elle n’a pas fini de provoquer des vagues.

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