Centrafrique: les exactions contre les musulmans relèvent du « nettoyage ethnique » (Amnesty International)
Les exactions contre les civils musulmans en République Centrafricaine (RCA) relèvent désormais du « nettoyage ethnique », a indiqué l’Organisation internationale de défense des droits de l’Homme, Amnesty International.
Dans ce sens, Amnesty cite le cas de Bossemptélé (ouest du pays) où une attaque des anti-Balaka a fait "plus de 100 victimes parmi la population musulmane", le 18 janvier dernier.
"Les milices anti-Balaka mènent des attaques violentes dans le but de procéder au nettoyage ethnique des Musulmans en République centrafricaine", a relevé Amnesty, qui critique "la réponse trop timorée de la communauté internationale", en jugeant que "les troupes internationales de maintien de la paix se montrent réticentes à faire face aux milices anti-Balaka".
Selon l’Onu, 1,3 million de personnes, soit plus d’un quart de la population de Centrafrique, ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate, en particulier dans les camps de déplacés où s’entassent plus de 800.000 personnes, dont plus de la moitié à Bangui.
Face à l’ampleur de la crise humanitaire dans ce pays, le PAM a lancé un pont aérien entre Douala (Cameroun) et Bangui pour acheminer 1.800 tonnes de vivres.
La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis le coup d’Etat en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka. Devenu président, il a été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre ex-Séléka et milices d’autodéfense anti-Balaka.