Centrafrique: Fabius veut un plus grand soutien européen

La France va demander un «concours plus solide, plus fort» de ses partenaires européens lors du Conseil Affaires étrangères lundi à Bruxelles, pour soutenir l’intervention en Centrafrique, a déclaré dimanche Laurent Fabius, le chef de sa diplomatie.

«Je ne serais pas choqué qu’ils (les Européens) soient davantage là», a souligné le ministre lors du Grand rendez-vous Europe 1, i-Télé, Le Monde. «Je demanderai (lundi) qu’il y ait un concours plus solide, plus fort». Y compris sur le terrain, a-t-il dit.

«Les Polonais seront avec nous sur le plan logistique, les Britanniques, les Allemands, les Espagnols, les Belges», a ajouté M. Fabius.

Certains de ces pays pourraient-il aller au-delà d’un soutien logistique et fournir des militaires? «Deux d’entre eux sont en train de s’interroger, j’espère qu’ils le diront», a répondu le ministre, sans les citer.

M. Fabius a reconnu que la France se retrouvait seule à avoir la capacité d’intervenir. «C’est un vrai gros problème», a-t-il dit tout en évoquant la mise sur pied «de la force interafricaine d’action rapide qui sera capable d’ici deux ans d’intervenir dans ce type de crise», grâce à la coopération des Africains et des Européens.

Avec véhémence, Laurent Fabius s’est inscrit en faux contre la critique d’un journaliste qualifiant de «peu opérationnelle» la force africaine (Misca) qui intervient en Centrafrique avec l’armée française.

«Vous êtes allés la-bas? Non. Je peux vous dire que ces gens sont courageux et quand on est là, assis, à dire +ils ne sont pas bons+, qu’est-ce que c’est que ça! Ce sont des gens formidables», a dit le ministre, passablement énervé.

Il a également récusé les accusations selon lesquelles l’armée française aurait d’abord désarmé les musulmans à travers les milices Séléka, ce qui aurait permis des représailles meurtrières des chrétiens.

«Ne dites pas des choses inexactes. Les Séléka (…) conservent des armes et des armes parfois lourdes», a-t-il expliqué. «Donc, la première tâche, c’est d’aller désarmer ces armes lourdes» mais «on va aussi vers les chrétiens pour dire : +il faut désarmer+», a-t-il assuré, évoquant à plusieurs reprises un «désarmement impartial».

«Quand vos amis sont sur le point d’être massacrés, quand l’organisation des Nations unies à l’unanimité vous demande d’intervenir, et quand vous êtes la France, vous allez là-bas pour désarmer, de manière impartiale, pour aider l’humanitaire et préparer la transition démocratique», a-t-il affirmé.

«On ne regarde pas cela en sifflotant, on agit», a-t-il ajouté. «Si la France n’était pas intervenue avec les Africains, c’était la guerre civile».

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