Cazeneuve aux musulmans : « Vous n’êtes pas comptables des actes terroristes »

Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes, qui visitait la mosquée de Carpentras à l’occasion de l’Aïd-el-Kébir, samedi, a assuré aux musulmans de France qu’ils ne devaient pas « se sentir comptables des actes de terroristes qui sont de véritables barbares », après l’assassinat d’un humanitaire britannique par le groupe État Islamique (EI).

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré samedi aux musulmans de France qu’ils ne devaient pas "se sentir comptables des actes de terroristes qui sont de véritables barbares", après l’assassinat d’un humanitaire britannique par le groupe État Islamique (EI).

"À vous tous qui êtes ici rassemblés dans la tolérance et les valeurs de la république, (…) je veux dire que vous n’avez pas à vous sentir comptables ou coupables d’actes de terroristes qui sont de véritables barbares et qui encore ce matin ont assassiné un humanitaire britannique", a déclaré Bernard Cazeneuve qui visitait la mosquée de Carpentras pour l’Aïd-el-Kébir.

Le ministre s’est exprimé devant des responsables et des fidèles de la mosquée et des représentants des cultes catholique et juif et des autorités civiles dans une salle de l’édifice religieux où 4 000 fidèles étaient réunis pour l’Aïd-el-Kébir, la plus grande fête de l’islam.

"Le combat contre le terrorisme sera implacable"

"Je sais que les actes terroristes qui sont perpétrés par-delà nos frontières, et que certains voudraient perpétrer à l’intérieur même de notre pays, n’ont rien à voir avec le message que portent les musulmans de France et n’ont rien à voir avec le message que porte votre religion. Je dirais même que c’est dans l’ignorance des principes, des textes, de l’esprit de votre religion que le terrorisme peut prospérer", a-t-il ajouté.

"Le combat contre le terrorisme sera implacable, il sera sans trêve ni pause, parce que les actes qui sont commis sont d’une grande barbarie, d’une grande cruauté et que ces actes n’ont rien à voir avec l’islam", a ensuite poursuivi le ministre devant la presse. "Votre présence est un signe d’amitié auquel nous sommes très sensibles", lui avait auparavant répondu le président de la mosquée de Carpentras et du conseil régional du culte musulman, Khalid Belkhadir.

De son côté, Mohamed Moussaoui, président d’honneur du CFCM, a souligné que la célébration de cette fête « est malheureusement endeuillée par les crimes, commis par le groupe terroriste Daesh (…) ». « Aujourd’hui, nous ne trouvons plus les mots assez forts pour exprimer notre indignation et notre condamnation de cette cruauté et cette barbarie », a-t-il dit.

Pour M. Moussaoui, « le départ de certains jeunes français vers la Syrie ou l’Irak pour grossir les rangs des organisations terroristes nous interpelle et nous amène à nous interroger sur notre propre responsabilité quant aux moyens que nous déployons pour préserver ces jeunes et les prémunir ».
« Si certains de ces jeunes n’ont pas conscience de l’ampleur de la gravité des crimes dont ils se rendent complices ainsi que de la lourde responsabilité devant Dieu et devant l’Humanité d’une telle complicité, ils plongent aussi leurs familles dans une grande détresse et un immense désarroi », a-t-il poursuivi.

Rappelant la mobilisation des musulmans pour dénoncer le terrorisme et la barbarie, M. Moussaoui a regretté toutefois les sommations réclamant aux musulmans de hausser davantage la voix et de se démarquer « plus clairement » du terrorisme. « Ces sommations ont été ressenties par les musulmans comme un procès d’intention et une remise en cause consciente ou inconsciente de l’adhésion pleine et entière des musulmans de France aux principes qui fondent notre pacte républicain », a déploré le président de l’Union des mosquées de France (UMF).

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