Catalogne: L’Union européenne ne peut pas être médiatrice (Macron)

L’Union européenne ne peut pas être médiatrice dans la crise qui oppose les indépendantistes de Catalogne et l’Espagne, a estimé mardi Emmanuel Macron, qui s’est toutefois dit confiant sur l’issue du conflit entre Madrid et Barcelone.

Carles Puigdemont, le président de la Généralité de Catalogne, pourrait inviter ce mardi son parlement régional à proclamer l’indépendance, en s’appuyant sur le résultat du référendum controversé du 1er octobre.

La volonté des autorités catalanes de proclamer l’indépendance a provoqué la pire crise politique en Espagne depuis le coup d’Etat manqué de février 1981 et inquiète les partenaires européens de Madrid.

"Pourquoi l’Europe, la France ou l’Allemagne (…) n’intervient pas dans le sujet catalan? Parce que l’Europe est ainsi faite que ce sont des Etats souverains", a dit Emmanuel Macron lors d’un débat sur l’Europe à l’université Goethe de Francfort, en Allemagne.

"Si j’intervenais dans le sujet catalan, je m’immiscerais dans les affaires domestiques espagnoles et c’est intolérable pour le président du gouvernement comme pour le monarque espagnol", a dit le chef de l’Etat français. "On peut dire : ‘Mariano Rajoy a agi comme ceci ou comme cela’, il ne m’appartient pas de juger mais la démarche catalane ne s’inscrit pas dans les règles de l’Etat de droit espagnol".

"Ce n’est pas à un Etat voisin de s’immiscer dans ces affaires et de dire ‘je vais t’expliquer comment on fait, je vais faire une médiation’. Ça n’est pas plus à l’Europe de le faire, ce n’est pas le rôle de l’Europe, c’est à l’Espagne de le faire".

Si l’Union européenne intervenait, elle se retrouverait à traiter d’égal à égal Carles Puigdemont et Mariano Rajoy, a-t-il poursuivi, estimant que cela reviendrait à ouvrir une boite de Pandore dans d’autres pays européens.

En tant que "chef d’Etat voisin et ami", "je ne peux pas reconnaître sur un pied d’égalité (les deux dirigeants-NDLR) et les institutions européennes ne peuvent pas faire cela".

"Il y a un coup de force que j’entends, que je vois, des Catalans, je souhaite qu’il soit géré dans la paix, de manière la plus conforme à nos pratiques, je pense que ce sera le cas, je suis confiant là-dessus pour avoir parlé beaucoup aux uns et aux autres", a dit Emmanuel Macron.

"En l’espèce, il y a une forme d’irrédentisme qui se joue en ce moment en Catalogne qui a des accents sincères culturels profonds que je respecte, qui relèvent parfois d’égoïsme économique qui me font peur, et pour d’autre d’irresponsabilité que je ne partage pas, donc comme je ne sais pas de là où je suis séparer le bon grain de l’ivraie, je pense que c’est le rôle" de Mariano Rajoy de le faire.

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