Cas de cancers déclarés: toutes les prothèses PIP retirées ?

Cas de cancers déclarés: toutes les prothèses PIP retirées ?
La décision est inédite. La Direction générale de la santé et l’Institut national du cancer auraient décidé de retirer les prothèses PIP aux 30.000 femmes porteuses de ces implants défectueux. Une révélation mardi du journal Libération qui devrait être officialisée en fin de semaine. Interrogé par Europe 1, le docteur Dominique Michel Courtois, membre de l’association des victimes, s’est réjoui de cette "très bonne nouvelle".

Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, a confirmé l’information dans la matinée. "Aujourd’hui, nous sommes dans un processus d’évaluation de ces prothèses mammaires, vu les risques de cancer qui apparaissent", a déclaré la ministre sur LCI. "L’urgence, c’est que toutes les femmes qui ont des prothèses PIP retournent voir leurs chirurgiens", a-t-elle ajouté.

30.000 patientes sont concernées

Cette décision fait suite aux différents cas de cancers déclarés auprès de l’agence Afssaps ces derniers mois. Au total, huit cas de tumeurs du sein ont été signalés et 2.000 femmes ont porté plainte contre la société varoise PIP. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte récemment après le mort d’une femme porteuse de ces implants frauduleux. Ces prothèses mammaires ont d’ailleurs été retirées de la vente en 2010 en raison de rupture fréquente.

Ainsi, la Direction générale de la santé, l’Institut national du cancer et de nombreux chirurgiens spécialiste se sont mis d’accord pour retirer rapidement des prothèses aux femmes concernées. "Nous sommes face à une crise sanitaire liée à une escroquerie. Toute la profession en est consciente", a commenté le professeur Laurent Lantieri, chirurgien plasticien membre du comité de suivi.

"On connaît le risque, c’est le risque de rupture et s’il y a une rupture le silicone se répand. Donc il vaut mieux les enlever, mais les enlever de manière préventive", a assuré le chirurgien plasticien au micro d’Europe 1. "Il ne faut pas inquiéter et laisser penser aux femmes qu’il faut les enlever en urgence, dans les vingt-quatre heures. Il y a tout un accompagnement à mettre en place", précise cependant le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de la santé.

Toutes les femmes remboursées ?

Mais cette décision soulève de nombreuses interrogations pratiques. Comment alerter et retrouver les 30.000 femmes porteuses de ces implants ? Qui va prendre en charge le coût des opérations ? "C’est la première fois en France qu’il va falloir mettre en place une logistique telle pour pouvoir répondre à des milliers de femmes qui, dans un temps très court, vont demander l’explantation de leur prothèse. C’est un challenge extraordinaire pour tout le corps médical", a commenté le docteur Dominique Michel Courtois au micro d’Europe 1.

Les autorités ont demandé aux praticiens de recontacter les femmes qu’ils ont opérées. De leur côté, les patientes possèdent une carte d’identification de leurs prothèses, reçue à la suite de leur opération. "Les chirurgiens, qui sont des gens responsables, ont déjà commencé, il y a plusieurs mois, à reconvoquer leurs patientes et à leur proposer de changer leurs prothèses", assure Laurent Lantieri.

La Direction générale de la santé assure que "toutes les femmes porteuses d’implants PIP seront remboursées de leurs frais médicaux et chirurgicaux liés à l’explantation". Toutefois, la pose d’une nouvelle prothèse ne sera pas assurée en cas d’opération pour raison esthétique. Les femmes qui relèvent d’une chirurgie réparatrice après un cancer du sein seront quant à elles remboursées.

Le comité de suivi recense actuellement tous les cas de cancers survenus chez des femmes ayant eu des implants PIP – pour 80% d’entre elles à des fins esthétiques et 20% à titre de reconstruction après un cancer du sein, selon l’agence des produits de santé. Un Numéro Vert : 0800 636 636 a été mis en place pour les femmes concernées

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