Créé en 1997, le Prix François Chalais, du nom du grand reporter et critique de cinéma français, récompense, chaque année à Cannes (sud de la France), un film qui "traduit au mieux la réalité de notre monde".
Nabil Ayouch a choisi de s’inspirer librement des attentats de 2003 qui ont ensanglanté Casablanca, pour montrer combien le dénuement économique et psychologique peut conduire des jeunes désoeuvrés à se sacrifier en +martyrs+, pour la cause islamiste", souligne un communiqué de l’association Prix François Chalais.
Le réalisateur "présente ici un film courageux qui dénonce la misère des bidonvilles en ce qu’elle génère les pires actes de désespoir", explique l’association qui estime que "l’oeuvre s’inscrit indéniablement dans ce printemps arabe qui a permis d’élargir le champ de la liberté, dont Ayouch a su repousser les lignes".
"Il démonte ainsi, avec un art subtil de la peinture sociale, les méthodes d’endoctrinement de certaines cellules islamistes qui prônent le djihad par le terrorisme: une des grandes menaces planétaires de ce 21e siècle" et "en cela, le film du talentueux Nabil Ayouch répond aux critères de l’esprit +François Chalais+, qui s’attache à rappeler sans cesse la réalité du monde", conclut le communiqué.
Le prix sera remis samedi soir au réalisateur marocain, soit la même soirée de l’annonce des lauréats de la section "Un Certain Regard" où son adaptation au grand écran du roman de l’écrivain Mahi Binebine "Les Etoiles de Sidi Moumen", axé sur le terrorisme, est en lice avec 19 autres films.
Cette section de la sélection officielle du festival de Cannes est destinée à révéler un cinéma plus "atypique" que le volet principal de la compétition cannoise, en récompensant des oeuvres innovantes et créatives.