COP21: lancement de la « Mission Innovation » pour permettre d’augmenter les investissements publics et privés dans les énergies propres

A l’occasion de la COP 21 qui débute ce lundi, François Hollande, Barack Obama et Bill Gates, accompagnés de 17 autres chefs d’Etat et de gouvernement ou ministres, ont annoncé le lancement de la « Mission Innovation », une initiative qui doit permettre d’augmenter significativement les investissements publics et privés dans les énergies propres.

Côté gouvernements, les 20 Etats présents lundi se sont engagés à doubler, sur 5 ans, le budget alloué à la recherche et développement dans ce secteur. Côté secteur privé, la Breakthrough Energy Coalition, mise en place à l’initiative de Bill Gates, regroupe 27 investisseurs influents, originaires de dix pays différents, qui s’engagent à accompagner le développement de ces technologies par un apport sans précédent de capitaux privés dans les pays qui ont rejoint l’initiative.

Pour répondre aux enjeux du dérèglement climatique et être en capacité collectivement de limiter la hausse des températures à 2°C, la question de l’innovation est centrale. Elle a la capacité d’agir simultanément sur trois enjeux majeurs que sont la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, le développement économique et la création d’emplois, et sur la sécurité énergétique.

La principale difficulté pour ces technologies émergentes est de passer du stade du prototype au stade de la commercialisation à grande échelle. Et si elles parviennent à franchir la « Vallée de la Mort », qui désigne cette transition délicate entre un projet de R&D et une production en série, elles sont trop souvent confinées à des marchés de niche, notamment en raison de leur coût trop élevé. Même si d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années, par exemple dans le domaine des énergies renouvelables qui ont vu leur coût baisser fortement, les investissements ne sont aujourd’hui pas à la hauteur des enjeux.

La « Mission Innovation » entend donner à ces technologies les moyens de jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le dérèglement climatique. La conjonction, inédite à cette échelle, d’efforts privés et publics doit permettre à ces technologies dites « de rupture », de franchir ces barrières, d’accélérer leur déploiement et de diminuer fortement leur coût. L’objectif de « Mission Innovation » est de favoriser une diffusion massive de ces technologies, et permettre aux pays en développement d’avoir accès à une énergie fiable et abordable.

La France, à l’origine de cette initiative avec les Etats-Unis et Bill Gates, s’engage à doubler ses investissements publics en recherche et développement dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables dans les cinq prochaines années, par rapport au niveau d’investissement moyen entre 2012 et 2015. Ces investissements complémentaires se concentreront sur les énergies renouvelables et leur stockage, les technologies de captage et stockage de CO2, et les innovations permettant une meilleure maîtrise des usages et de la demande énergétique (aussi bien dans l’industrie, la mobilité, l’économie circulaire ou les réseaux intelligents par exemple). Il passera notamment par le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA).

Le gouvernement américain s’engage quant à lui à doubler d’ici cinq ans son niveau actuel d’investissement dans la recherche et développement en matière d’énergies propres. Les nouveaux financements seront alloués en priorité aux programmes de recherche et développement les plus porteurs en termes de percées innovantes et de changement. Ces programmes ciblent une large gamme de technologies bas carbone, incluant l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire, les technologies des réseaux électriques, le captage et le stockage du carbone, les systèmes de transport avancés et les carburants.

Outre la France et les Etats-Unis, 17 autres pays ont rejoint l’initiative et annoncé des engagements similaires : l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Australie, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, la Corée du Sud, le Danemark, les Emirats Arabes Unis, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède.

En fédérant les gouvernements et investisseurs privés autour d’un même objectif, l’initiative « Mission Innovation » entend marquer une rupture. Une rupture dans la façon d’appréhender cette question de l’innovation, qui rendra possible un saut technologique ambitieux, à la hauteur du défi auquel nous sommes confrontés.

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