COP21 : « Les divergences doivent céder devant l’imminence de la menace » (Mezouar)

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, a exhorté lundi ministres et hauts représentants de 195 pays à conclure un accord bénéfique notamment pour les pays en voie de développement, à faire des concessions mutuelles et à surmonter les clivages et les divergences.

"Il s’agit de faire des concessions mutuelles, qui transcendent les intérêts individuelles du moment et privilégient l’intérêt collectif à long terme (…) La conscience universelle nous dicte d’apporter des réponses, ici et maintenant, à tous et celles qui souffrent chaque jour davantage de notre indifférences et de notre immobilisme", a martelé Salaheddine Mezouar au Bourget, où une centaine de ministres de l’Environnement, Energie et Affaires étrangères prennent cette semaine la main sur les négociations de la COP21, dont nombre de points cruciaux sont encore disputés.

Il reste formellement cinq jours pour sceller l’accord qui devrait permettre d’empêcher un réchauffement de plus de 2°C du globe, par rapport à l’ère pré-industrielle, et l’accélération de ses effets destructeurs déjà constatés, de la fonte des glaciers aux cyclones dévastateurs.

"Les divergences doivent céder face à l’urgence et devant l’imminence de la menace. Aucun clivage n’est une fatalité, s’il est appréhendé sous le sceau de l’engagement de tous, de la solidarité et de la responsabilité commune et différenciée ", a-t-il dit, avant de lancer un appel "pour que tous les efforts soient entrepris pour ce moment historique se traduise par un consensus international autour d’un instrument juridique global, opérationnel, équilibré et universel."

L’accord de Paris doit « intégrer le principe de différenciation, consacrer le droit au développement durable et prévoir un soutien financier adéquat, un renforcement des capacités et un transfert technologique substantiel à la hauteur des ambitions, en vue d’une transition énergétique bénéfique pour tous », a-t-il poursuivi.

M. Mezouar a émis le souhait que cet accord soit bénéfique pour toutes la parties, notamment les pays en développement, y compris les Etats d’Afrique et d’Amérique latine les moins avancés ainsi que les petits Etats insulaires les plus vulnérables face au dérèglement climatique.

M. Mezouar a par ailleurs souligné que le Maroc se fait un devoir de poursuivre l’élan de cette conférence internationale et de le porter encore plus loin, faisant part de l’ambition du royaume de faire de la COP22, en novembre 2016 à Marrakech, "une étape essentielle dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et la consolidation de la dynamique enclenchée par le Plan d’action Lima-Paris pour le climat."

"La catastrophe climatique nous guette (…) et le monde a les yeux rivés sur vous", a averti de son côté le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. "Le monde attend de vous plus que des demi-mesures",, a-t-il ajouté.

Le président de la COP21, le ministre français Laurent Fabius, a proposé un calendrier très serré avec "une première vision d’ensemble" du texte dès mercredi et la conclusion de l’accord jeudi, pour des raisons de traduction et de formulation juridique.

Les équipes de négociateurs ont remis vendredi une ébauche d’accord, un texte touffu de 48 pages avec de très nombreuses options, et les ministres doivent désormais trancher dans le vif. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé à la mi-journée à Paris pour participer à ce dernier round de discussions.

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