Burkina Faso: Le président de la Transition Kafando réinstallé officiellement dans ses fonctions

Le Chef de l’Etat burkinabè, président de la Transition, Michel Kafando, a été réinstallé dans ses fonctions lors d’une cérémonie solennelle organisée, mercredi à Ouagadougou, en présence de dirigeants et de réprésentants de pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La cérémonie s’est déroulée en présence notamment des chefs d’Etat du Niger, du Benin, du Ghana et du vice-président du Nigeria, qui ont été dépêchés par la CEDEAO pour poursuivre la médiation et remettre en scelle les institutions de la Transition.

S’exprimant à cette occasion, Michel Kafando, renversé jeudi dernier par un putsch perpétré par les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a souligné que la désapprobation unanime, aux niveaux national et international, du coup d’Etat militaire est la preuve que la transition était sur le bon chemin.

M. Kafando a affirmé que l’objectif premier de la transition est d’organiser des élections démocratiques et ce, malgré les obstacles. "En dépit de l’acharnement et de l’endurance des forces du mal, nous relèverons le défi", a-t-il dit.

Dans un message adressé à la nation, plutôt dans la matinée, le chef de l’Etat burkinabè a annoncé son retour au pourvoir, poursuivant : "A présent, libre de mes mouvements, je reprends du service et par là-même, je m’affirme en la légitimité nationale".

Il a par la même occasion invité son peuple à rester mobilisé autour de la Transition "pour qu’ensemble nous continuions ce que nous avons commencé, à savoir remettre le processus électoral sur les rails, après avoir naturellement pansé les plaies et honoré la mémoire de nos compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie et dont certains gisent toujours dans nos morgues".

Faisant savoir que dès demain (jeudi), le gouvernement de la Transition se réunira au nom de la continuité de la vie nationale, M. Kafando a relevé qu’en ce qui concerne les dernières propositions de la CEDEAO pour une sortie de crise, "il est évident qu’elles ne nous engageront que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabé ( )".

De son côté, le président béninois, Yayi Boni, facilitateur désigné de la CEDEAO au Burkina Faso, a fait remarquer que le projet d’accord proposé par la médiation de la CEDEAO pour une sortie de crise n’était pas une décision, notant que cette cérémonie marque "la continuité de la transition".

Le Premier ministre du gouvernement de transition, Yacouba Isaac Zida, a relevé, quant à lui, qu’un report de "plusieurs semaines" des élections, initialement prévues le 11 octobre au Burkina Faso, est envisagé.

Le Chef d’Etat-major général des armées a appelé, pour sa part, les populations au calme et à vaquer sereinement à leurs occupations, rassurant que les Forces armées nationales et l’ensemble des Forces de défense et de sécurité ont déjà pris des dispositions pour que les populations se déplacent en toute sécurité.

A rappeler que les chefs d’Etats de la CEDEAO réunis en Sommet extraordinaire, mardi à Abuja, ont condamné le coup d’Etat et décidé de dépêcher une nouvelle mission de médiation au Burkina Faso pour dénouer la crise et réinstaller les institutions de transition.

A l’issue du Sommet extraordinaire, les dirigeants de la CEDEAO ont réaffirmé leur soutien total à la poursuite de la Transition, avec le rétablissement du président Michel Kafando dans ses fonctions de Président.

Ils ont de même demandé au RSP de déposer les armes et aux autres forces de défense et de sécurité de ne pas recourir à la violence comme moyen de règlement du conflit, de ne pas compromettre la paix et de se consacrer à la protection des personnes et des biens.

Le Sommet, qui a par ailleurs appelé l’Union Africaine et la communauté internationale à sursoir aux sanctions prises contre le Burkina, n’a pas approuvé la demande d’amnistie pour les responsables du coup d’état, contenu dans le projet d’Accord politique pour une sortie de crise.

Mardi soir, le RSP et les reste des forces loyalistes ont signé un accord pour éviter un affrontement et l’effusion de sang.

Aux termes de cet accord de cinq points, le Régiment de Sécurité présidentielle (RSP), auteur du coup d’Etat militaire de jeudi dernier, accepte "le cantonnement au Camp Naba Koom II" et à "céder" tous les postes de garde dans la ville de Ouagadougou.

De leur côté, les forces armées qui ceinturent la capitale vont faire reculer les troupes loyalistes de 50 km au début du cantonnement et s’engagent à garantir "la sécurité du personnel du RSP et celle de leurs familles".

Le putsch de jeudi a déjà fait au moins dix morts et une centaine de blessés dans la capitale burkinabè où la vie semble reprendre son cours normal, à la veille de la fête de la Tabaski (l’Aîd Al Adha).

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