Brésil:La chambre des députés soutient la poursuite de la procédure de destitution devant le Sénat

Sur les 511 députés présents, 367 ont voté en faveur de la destitution, 137 ont voté contre et 07 se sont abstenus lors d’une séance houleuse entrecoupée d’échauffourées, de levées de banderoles en faveur ou contre la destitution et du chant de l’hymne national par les députés.

Le camp des pro-impeachment a été le premier à atteindre les deux tiers de voix requis (342) pour envoyer la procédure devant le Sénat, lors d’une séance marquée par l’absence de deux députés.

Ce résultat hypothèque encore plus l’avenir politique de la première présidente de l’histoire du Brésil, au plus bas des sondages de popularité, qui devra désormais affronter la Sénat, où une simple majorité est suffisante pour la suspendre pour 180 jours, en attendant que la chambre haute du Congrès statue sur les accusations portées à son encontre.

Le vote des députés sert les intérêts du vice-président, Michel Temer, qui ne cache plus ses convoitises et se voit déjà à la tête d’un gouvernement d’intérim jusqu’à la tenue des élections générales en 2018, et constitue une victoire personnelle pour le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, ennemi de la présidente qui avait juré sa perte en représailles au lancement d’une procédure disciplinaire à son encontre pour avoir menti au sujet de comptes lui appartenant en Suisse.

Le soutien de la chambre des députés à la destitution de la présidente a été acclamé par les manifestants pro-impeachment massés devant des télévisions géantes installées dans plusieurs villes du géant sud-américain pour permettre aux Brésiliens de suivre les interventions des leaders des 25 partis représentés à la chambre des députés avant le vote.

A Brasilia, une foule grandissante vêtue de rouge (couleur du Parti des travailleurs) ou de jeune et vert (pro-destitution) avait investi l’esplanade des ministères, coupée en deux par des barricades pour éviter des affrontements entre les militants en faveur de la destitution (à droite de la barricade) de ceux qui plaident pour le maintien de la présidente (à gauche).

Un important dispositif de sécurité de plus de 3.000 policiers assurait la sécurité sur l’esplanade des ministères et la circulation routière était coupée aux alentours de l’esplanade, au même titre que le métro, fermé depuis vendredi.

A Sao Paulo, une marée humaine en vert et jaune avait investi l’Avenida Paulista près de la fédération des industries de Sao Paulo, bastion de l’opposition de la présidente Rousseff, pour signifier leur soutien à la poursuite de la procédure de destitution.

A Rio de Janeiro, la plage Copacabana a accueilli dans la matinée une procession de manifestants contre la destitution avant de laisser place aux groupes en faveur la destitution. Des rassemblements des deux camps ont eu lieu dans l’ensemble des états fédératifs du Brésil.

La majorité simple est requise pour que le Sénat décide la mise en accusation de la présidente. En cas de mise en accusation, la présidente serait d’abord écartée de ses fonctions pendant 180 jours au maximum en attendant que la chambre haute du congrès national dise son mot.

Il faudrait ensuite le vote d’es deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour que la destitution soit définitive et pour que le vice-président occupe les fonctions de président par intérim.

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