Brésil: Dilma Rousseff suspendue temporairement de ses fonctions par le Sénat

Les sénateurs de la chambre haute du Congrès brésilien ont voté, jeudi, en faveur de l’ouverture d’un procès pour la destitution de la présidente Dilma Rousseff, signifiant sa suspension automatique de ses fonctions pour 180 jours.

Sans aucune surprise, plus de la moitié des sénateurs présents (55 sur 77) ont voté en faveur de la destitution de la présidente tandis que 22 ont voté contre, lors d’une séance d’une vingtaine d’heures étrangement calme par rapport à celle organisée le 17 avril dernier à la chambre des députés et qui avait pris des allures de cirque.

Ce résultat semble condamner l’avenir politique de la première présidente de l’histoire du Brésil, suspendue de sa charge pour six mois au grand maximum, en attendant que se déroule son procès de destitution et que les sénateurs décident s’ils écartent définitivement ou pas la chef d’Etat, accusée d’avoir maquillé les comptes publics en 2014 pour les améliorer artificiellement.

Le vote des députés sert les intérêts du vice-président, Michel Temer, plus proche que jamais de la magistrature suprême et de l’opposition, qui a eu beaucoup de mal a accepter la réélection de la présidente Dilma Rousseff en 2014 avec une petite marge.

La plénière du Sénat consacrée mercredi à ce vote crucial est passée inaperçue par rapport à la celle de la chambre des députés organisée en avril, lorsque des écrans géants avaient été installés dans les grandes villes brésiliennes pour que les manifestants pro et anti-impeachment puissent suivre les interventions des leaders des 25 partis représentés à la chambre des députés.

A Brasilia, une foule de 5.000 personnes, dont 4.000 manifestants contre la destitution, était présente mercredi après-midi sur l’esplanade des ministères et une personne a été arrêtée par la police militaire du district fédéral pour avoir jeté des pierres sur les forces de l’ordre.

Tard dans la nuit, la plupart des manifestants ont quitté les lieux à l’exception de 300 personnes opposées à l’impeachment et 600 autres en faveur du départ de la présidente, selon la police fédérale, qui avait déployé un contingent de 2.000 policiers en prévision de 20.000 manifestants.

Après avoir reçu une série de revers de la part du Tribunal suprême fédéral (STF), qui a systématiquement refusé toutes les demandes d’annulation de la procédure de destitution faites par la défense de la présidente, et de la chambre des députés qui a voté à 367 voix sur 513 en faveur de la destitution, la chef d’Etat n’a d’autre choix que de prendre son mal en patience et de préparer son procès.

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