Brésil: Dilma Rousseff monte au créneau pour défendre son prédécesseur Lula

La présidente brésilienne Dilma Roussef a exprimé, vendredi soir, son indignation suite à l’interpellation de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva pour interrogatoire dans le cadre d’une nouvelle étape de l’enquête lavage rapide (Lava Jato) sur un réseau de corruption tentaculaire au sein de la compagnie nationale pétrolière Petrobras.

Le visage fermé, la présidente a exprimé, lors d’une conférence, son "profond désaccord" avec l’interpellation "inutile" de son mentor, en se disant "outrée" des informations concernant un accord de délation qui aurait été passé par le sénateur Delcidio do Amaral, l’un des principaux soutiens de Rousseff avant son arrestation en novembre dernier.

Ce dernier aurait fourni jeudi des informations aux enquêteurs du ministère public impliquant l’ancien président dans le scandale Petrobras, propos qui ont favorisé le lancement d’une perquisition au domicile de Lula et son interpellation pour être entendu par la Police fédérale au sujet d’une possible implication dans des délits de corruption et de blanchiment d’argent.

Si les propos attribués au sénateur sont vrais, ils sont "subjectifs et insidieux", a martelé la présidente, en jugeant "regrettable" que d’aucuns portent des accusations à l’endroit de Lula dans le seul "but immoral de nuire" et par goût de vengeance contre ceux "qui n’ont pas défendu les responsables des actes (ndlr de corruption) commis".

L’interpellation de Lula, considéré par beaucoup comme une icône de la gauche et un guerrier du peuple brésilien, a fait l’effet d’un Tsunami dans les milieux financiers , de plus en plus frustrés par les effets de la crise politique sur l’économie chancelante du pays.

Lassées par les scandales politiques à répétition qui ont éclaboussé plusieurs hommes politiques de la coalition au pouvoir, certaines voix se sont élevées en faveur du départ de la présidente Dilma Rousseff de la présidence pour minimiser les dégâts.

"Nous connaissons de graves difficultés, il y a un manque total de confiance dans le gouvernement brésilien, les investissements sont à l’arrêt au même titre que la consommation. Si l’on ne résout pas la crise politique cela pourrait aggraver davantage la crise économique", a estimé Paulo Skaff, président de la fédération de Sao Paulo, l’un des conglomérats les plus puissants du pays.

La meilleure et la plus rapide des solutions serait que la présidente donne sa lettre de démission, avait-il déclaré à des quotidiens brésiliens.

Ces propos illustrent les difficultés auxquelles doit désormais faire face la présidente, qui en plus de lutter contre une procédure de destitution lancée à son encontre, doit batailler pour maintenir une cohésion au sein d’un gouvernement de plus en plus disloqué et faire face à des opérateurs économiques de plus en plus en colère.

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