Birmanie: le parti d’Aung San Suu Kyi prend les rênes du Parlement

La Birmanie a basculé lundi dans une nouvelle ère avec l’entrée en fonction d’un Parlement dominé par le parti d’Aung San Suu Kyi, qui va former le premier gouvernement issu d’élections libres dans un pays marqué par des décennies de junte militaire.

Quelque 390 députés de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), tout d’orange vêtus, sont arrivés tôt lundi pour signer leur première feuille de présence, en haut des marches du gigantesque parlement birman, dans la capitale administrative Naypyidaw.

Après une victoire écrasante en novembre 2015 aux premières élections libres depuis un quart de siècle, le parti de la prix Nobel de la Paix prend enfin les rênes du pouvoir.

"Nous allons travailler pour que les droits de l’Homme et la démocratie soient respectés et pour établir la paix", a déclaré Nyein Thit, député NLD, à son arrivée.

Tous savent que pèsent maintenant sur leurs épaules les immenses attentes d’une population qui fut cadenassée par les militaires quasiment depuis l’indépendance en 1948 et qui rêve de grands changements.

Le pays, qui compte 51 millions d’habitants, reste l’un des plus pauvres de la région. L’éducation comme la santé sont des secteurs en ruine et seule 30% de la population a l’électricité.

Et la nouvelle majorité à tout à apprendre.

Seule une vingtaine d’entre eux a déjà une expérience parlementaire, dont Aung San Suu Kyi, qui passe de son statut de chef de l’opposition à celui de leader de la majorité parlementaire.

Elle-même était entrée au parlement à la faveur de législatives partielles organisées en 2012 comme un premier signe de bonne volonté du gouvernement de transition.

"C’est un moment historique pour le pays", estime l’analyste politique Khin Zaw Win.

"Voilà ce pour quoi nous nous sommes battus pendant toutes ces années. Mais maintenant que le moment est venu, les inquiétudes s’amoncèlent", ajoute-t-il, précisant qu’Aung San Suu Kyi et ses collègues avaient la dure mission d’être opérationnels le plus rapidement possible.

Cette dernière ne pourra pas devenir présidente, dont l’élection est la première tâche du nouveau Parlement. En l’état actuel, elle ne peut se présenter en raison d’un article de la Constitution qui bloque l’accès à la magistrature suprême les personnes ayant des enfants de nationalité étrangère. Or ses deux enfants sont britanniques.

Pour l’instant, la NLD n’a pas précisé qui serait son candidat. Mais la dame de Rangoun a prévenu avant les élections qu’elle serait de toute façon "au-dessus du président".

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