Bernardino Leon souligne le rôle « très important » du Maroc dans le processus de négociations inter-libyennes

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon, a souligné samedi à Skhirate (près de Rabat) le rôle « très important » du Maroc dans tout le processus de négociations politiques inter-libyennes visant à parvenir à une solution à la crise que connait la Libye depuis plusieurs mois.

"Il y a une implication très positive du Maroc, il ne s’agit pas seulement d’un appui logistique, mais de tout un accompagnement politique très important pour nous et pour tous les acteurs impliqués dans ce dialogue", a déclaré le responsable onusien dans un entretien avec l’agence MAP, en marge de ces pourparlers qui se tiennent au royaume sous les auspices de la mission d’appui des Nations unies pour la Libye (MANUL).

"L’ONU, son secrétaire général (..) et la communauté internationale en général, qui est représentée aux négociations de Skhirate, remercient SM le Roi et le Maroc" pour avoir abrité ces pourparlers et réuni les conditions de leur succès", a relevé M. Leon, qui facilite le dialogue politique entre les différentes parties libyennes au conflit.

Selon cet ancien secrétaire d’Etat espagnol aux affaires étrangères, les parties travaillent actuellement sur deux documents, le premier relatif aux arrangements de sécurité et qui comprend quatre éléments: le cessez-le-feu, le redéploiement des milices, l’arrangement et contrôle des armes et le monitoring de la communauté internationale, alors que le deuxième porte sur quelques éléments relatifs notamment au gouvernement d’union nationale et aux priorités.

"Nous avons avancé, nous sommes près de parvenir à un accord entre toutes les parties sur ces deux documents", a-t-il dit, notant toutefois qu’"il faut encore travailler, puisqu’il s’agit d’éléments très importants pour toutes les parties".

Pour Leon , si les parties parviennent à un accord dans les prochains jours sur ces éléments, elles pourront ensuite passer au point relatif aux composantes d’un gouvernement d’union nationale, faisant observer qu’"on doit encore travailler, on a quelques jours devant nous qui seront difficiles, intenses. Il y a une possibilité d’accord, mais il faut aussi être réaliste car c’est difficile".

S’agissant des dernières actions militaires menées sur le terrain, le médiateur onusien estime que cela "cache une tentative d’empêcher une solution politique", affirmant que "tous ceux qui veulent contribuer au processus politique sont les bienvenus, pour trouver une solution inclusive, dans laquelle les modérés de la Libye pourront se retrouver et les extrémistes, qui optent pour la violence et le terrorisme, seront exclus".

Et M. Leon de souligner qu’"il y a aussi des instruments et des messages très clairs pour ceux qui ne soutiennent pas le processus politique.

De ce fait, a-t-il dit, "si au moment décisif des pourparlers on voit qu’il y a des acteurs, militaires ou politiques, qui ne sont pas pour cette solution politique ni pour le dialogue, sans doute, le Conseil de sécurité et la communauté internationale vont réagir d’une manière très forte et très claire".

Pour ce qui est de la modalité suivie jusqu’à présent dans la facilitation de ces pourparlers, et qui consiste à tenir des rencontres séparées du médiateur onusien avec chacune des parties, M. Leon a indiqué qu’il aurait préféré et qu’il encourage toujours les parties à tenir des rencontres directes, relevant toutefois que certains participants aux dialogues préfèrent que les négociations soient indirectes.

"On va continuer à travailler pour arriver à cet objectif, mais cela dépend des parties", a dit M. Leon.

Les parties libyennes au conflit ont repris leurs pourparlers politiques, samedi matin à Skhirate, pour la seconde journée consécutive. Cette reprise intervient alors que, sur le terrain, la situation ne cesse de se détériorer, notamment avec la poursuite des actions militaires et les attaques ayant visé les infrastructures de base dans plusieurs régions du pays. Peu avant la reprise de ces négociations, M. Leon a condamné dans les termes "les plus fermes" les attaques militaires qui ont visé la veille la capitale libyenne. Le responsable onusien a qualifié "d’irresponsables" ces attaques qui méritent, de la part des Nations unies, la "condamnation la plus forte".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite