À la question de savoir qui a pris la décision de recourir à l’arbitrage, Bernard Tapie a répondu : "Mme Lagarde", la ministre de l’Économie de l’époque. "Il n’est pas pensable (…) que (Nicolas Sarkozy) n’ait pas donné son feu vert, c’est impossible, il a forcément donné son feu vert", a-t-il ajouté. "Mais entre donner son feu vert et donner son accord ou être à la manoeuvre…" "On a essayé de l’accrocher, c’est lui qu’on visait dans les faits", a-t-il insisté, assurant que l’ancien chef de l’État "n’avait pas l’intention de s’en mêler".
"Acharnement médiatique"
L’homme d’affaires a bien reconnu être venu à plusieurs reprises à l’Élysée pour défendre son dossier, "jamais (devant le) président de la République" mais devant les "conseillers chaque fois qu’ils me l’ont demandé". "Moi, M. Sarkozy je peux le voir 30 fois, pas une fois je vais lui parler de l’arbitrage (…) chacun ses principes", a-t-il lancé.
Face au présentateur David Pujadas, Bernard Tapie s’est également dit "victime d’un acharnement médiatique" et d’un "complot", assurant que le dossier était "vide". Interrogé sur ses liens supposés avec Pierre Estoup, l’ex-juge arbitral également mis en examen, l’homme d’affaires est revenu sur la dédicace qu’il avait faite dans un livre offert au magistrat en juin 1998 : "votre soutien a changé le cours de mon destin".
Estoup : "il ne me connaissait pas, je ne le connaissais pas"
"À l’époque, je suis mis sept fois en examen", a-t-il expliqué. "Je n’ai à peu près aucune chance de m’en sortir sur tous les procès en cours et d’un coup, j’apprends qu’un homme que je ne connais pas, qui est un haut magistrat, a une attitude extrêmement courageuse en me défendant dans un environnement qui m’était hostile." "Il ne me connaissait pas, je ne le connaissais pas", a-t-il assuré.
Il s’agit de sa première déclaration publique depuis sa mise en examen, vendredi 28 juin, pour escroquerie en bande organisée. Après quatre jours de garde à vue, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.