Berlin veut durcir les conditions de l’asile en Allemagne

Le gouvernement allemand a approuvé mardi en conseil des ministres plusieurs mesures face à l’afflux record de réfugiés, ce qui suscite les critiques d’ONG.

Berlin entend à la fois faciliter la construction de nouveaux foyers et donner un plus large accès aux cours de langue allemande et dans le même temps accélérer les procédures d’examen des demandes d’asile ainsi que les renvois dans leur pays d’origine des personnes déboutées.

Les mesures, adoptées en conseil des ministres et appelées à être examinées au Parlement, prévoient en particulier de déclarer trois pays supplémentaires des Balkans de l’Ouest, l’Albanie, le Kosovo et le Monténégro, comme "pays d’origine sûrs". Objectif : pouvoir renvoyer leurs ressortissants demandeurs d’asile plus facilement chez eux.

Au premier semestre 2015, près de 40 % des demandeurs d’asile étaient originaires de ces pays, alors que leur chance de voir leur demande acceptée est inférieure à 1 %. Cette présence en nombre ralentit aussi le processus d’examen des demandes de Syriens ou d’Irakiens qui ont au contraire de grandes chances de voir leurs dossiers acceptés.

Par ailleurs, il est prévu que les réfugiés à leur arrivée en Allemagne dans les premiers centres d’accueil reçoivent "autant que possible" des prestations en nature à la place d’argent liquide. Les versements en liquide restants seront limités à un mois à l’avance, afin de réduire les incitations aux demandes d’asile.

"Une loi de refus de l’intégration"

L’Allemagne s’attend à accueillir jusqu’à un million de migrants cette année, un chiffre record qui met à mal les capacités d’accueil du pays et suscite la grogne dans les rangs de la famille politique conservatrice de la chancelière Angela Merkel.

En contrepoids à la générosité affichée sur l’accueil des migrants, Berlin entend se montrer plus ferme sur l’expulsion des demandeurs déboutés et sur les conditions de l’asile, au grand dam de certaines organisations non gouvernementales.

Un responsable de l’association de défense des réfugiés Pro Asyl, Günter Burkhardt, a estimé dans le quotidien Süddeutsche Zeitung que les mesures constituaient "une humiliation" pour les demandeurs d’asile en Allemagne et allaient freiner leur intégration.

Le secrétaire général d’Amnesty International en Allemagne, Selmin Caliskan, a critiqué les restrictions sur les prestations aux réfugiés et dénoncé "une loi de refus de l’intégration".

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