M. Bouteflika, âgé de 77 ans et arrivé en fauteuil roulant au bureau de vote, a "distribué les quotas et a refusé d’entendre parler d’un deuxième tour", a déclaré M. Benflis en qualifiant la présidence issue du scrutin d’"autorité de fait qui s’est imposée par un coup d’Etat constitutionnel".
Le rival malheureux de M. Bouteflika a vivement critiqué le Conseil constitutionnel, qui a proclamé mardi le résultat définitif: le président sortant a été réélu pour un 4e mandat de 5 ans par 81,49% des voix, contre 12,8% pour M. Benflis.
Ce dernier a estimé qu’environ six millions d’électeurs avaient voté, soit un taux de participation de 26%, nettement moins que les 50,7% officiellement annoncés.
"J’ai recueilli 4 millions de voix", et non 1,3 million comme annoncé officiellement, a affirmé M. Benflis en se présentant comme "le vainqueur politique et moral de l’élection".
Le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de M. Bouteflika nommé l’été dernier "a été rabaissé au rang de simple appareil mis au service exclusif du régime", a encore accusé M. Benflis.
"A quel objectif répondait réellement la nomination d’un proche parmi les candidats du régime ? Comment le Conseil constitutionnel a-t-il déclaré recevable une candidature dont le dossier médical est manifestement contraire à une réalité visible et connue de tous ?", s’est interrogé M. Benflis.
"Le Conseil constitutionnel a couvert de son autorité légale et de sa caution morale une non-élection", a-t-il insisté.
Après avoir effectué sa carrière politique au sein du Front de Libération Nationale (FLN, majoritaire), dont il fut même le patron au début des années 2000, M. Benflis compte désormais fonder un nouveau parti "dans un délai très proche".
"Je poursuivrai mon combat politique pour me mettre au service de cet élan populaire qui s’est manifesté clairement en faveur du projet politique" proposé pendant sa campagne, a-t-il expliqué.