Benchicou : « Non, M. Lamamra, Macron n’est pas votre ami ! » (Le Matin DZ)

« Il faut rendre cette justice à M. Ramtane Lamamra qu’il ne rate aucune occasion pour se singulariser », ironise le journaliste algérien et directeur du site Le MatinDZ, Mohamed Benchicou, dans un article au vitriol publié sur le site du journal online.

"Pour notre chef de la diplomatie, "Macron, c’est notre ami et c’est suffisant. Nous attendons le second tour". M. Lamamra, cet opportunisme est indigne, ridicule et sans avenir ! La cosa nostra qui dirige notre pays et dont, apparemment, vous êtes le publiciste, ne remplit aucune des conditions pour être prétendre à l’amitié d’un homme enfanté par un système démocratique. C’est comme vouloir accoupler un serpent et une agnelle.

Vous en êtes encore à attendre, tel un badaud ébahi, le second tour d’une élection démocratique que vous êtes incapable d’organiser sur votre sol ! Emmanuel Macron, en dépit de toutes les opinions qu’on peut avoir sur son parcours, est le produit d’une vie politique transparente. Le régime dont vous faites la réclame, n’est rien d’autre qu’un amas de débris d’un système mafieux et grabataire, qui s’effrite certes mais, hélas, trop lentement.

Macron ressemble aux milliers d’Algériens que vous avez privé de pays, que vous avez empêché d’éclore, il ressemble à ces Algériens qui désespèrent de la démocratie et que vous avez réduits à l’exil, à l’alcoolisme ou à l’islamisme. Chez vous, on achète son mandat de député, on triture les listes électorales pour conserver le Parlement sous la botte des copains et des coquins, quand Macron, lui, compte ouvrir les bancs du Parlement à cette diversité qui peuple la France, les jeunes et les Français d’origine étrangère. Macron est le résultat d’une compétition électorale transparente. Chez vous, règnent d’inamovibles bandits des grands chemins aux mines patibulaires, couvrant des escrocs comme Chakib Khelil et bâtissant des fortunes off-shore avec l’argent du peuple ; Macron, lui, déclare aller plus loin dans la transparence, l’exigence démocratique et la moralisation de la vie publique.

Chez vous, on parle sans honte, d’un cinquième mandat pour un homme notoirement impotent, comme si nous n’étions qu’un peuple d’esclaves asservis à des maîtres de droit divin, comme si ce pays avait été cédé, au dinar symbolique, à une bande qui a pour noms Bouteflika, Ouyahia, Sellal… Comment concevoir l’amitié entre des parrains indéboulonnables et un homme de 39 ans que le système démocratique a propulsé aux dépens de figures imposantes de la politique française tels Sarkozy, Valls ou Juppé, obligés de se plier à la volonté des électeurs et de céder la place.

Réalisez donc que Macron est né l’année où Bouteflika en était déjà à sa quinzième année de pouvoir ! Songez qu’Emmanuel Macron venait à peine d’entrer au collège d’Amiens quand Bouteflika devint président de la république et que ce même Bouteflika sera toujours là, entouré des opportunistes et autres gredins qui ont mis en faillite le pays, quand Emmanuel Macron prêtera serment en qualité de plus jeune président de la Ve république, après avoir pris le temps de terminer ses études, travailler à la banque Rothschild, exercer les fonctions de ministre !

A quelle amitié peut prétendre une pègre qui tient lieu de régime politique dans ce pauvre pays, qui parle de reconduire un vieil homme malade à la tête du pays quand Macron dit noir sur blanc : "Nous améliorerons le renouvellement et le pluralisme de notre vie politique". Non, M.Lamamra, vous ne réussirez pas à duper tout le monde tout le temps.

Croyez-nous, bien des choses risquent de changer bientôt et le voyage de Macron à Alger, qui vous sert de faire valoir, ne se renouvellera pas de sitôt. Les impostures les plus courtes sont les meilleures."

Mohamed Benchicou

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