Bayrou : « Il n’y a pas assez d’immigrés créateurs d’entreprises et d’emplois »

Bayrou :
Le candidat de l’UMP et celui du PS ne sont "pas les mêmes mais ils ont beaucoup de ressemblances", a estimé le président du MoDem lors de l’émission "Des paroles et des actes" sur France 2. "L’un fait en sorte d’être l’homme de la division, l’autre est l’homme de l’illusion."

"C’est parce qu’on est enfermés dans ces débats artificiels, dans ces divisions et dans ces illusions, qu’on est incapable de résoudre les problèmes du pays", a-t-il martelé. Pour M. Bayrou, crédité de 12% à 15% des intentions de vote au premier tour, "l’idée que les Français se laisseraient, par le bout du nez, mener à un choix décidé à l’avance, cette idée-là elle est erronée".

Evoquant le programme de ces deux autres candidats à l’Elysée sur l’éducation, thème qui lui est cher, il a d’abord égratigné la proposition de François Hollande de créer 60.000 postes d’enseignants sur cinq ans. "Personne ne créera les dizaines de milliers de postes promis", a-t-il assuré, y voyant "une manière de tromper les Français".

Quant à la proposition de Nicolas Sarkozy d’augmenter de 25% le traitement des enseignants en échange de plus de présence dans leurs établissements, M. Bayrou a dit qu’il n’acceptait pas "la campagne qui est menée pour laisser croire que les profs ne travaillent pas".

Sur le dossier de l’immigration, le candidat centriste a qualifié d’"imposture" les mesures présentées par les candidats de la droite et de l’extrême droite pour réduire l’immigration légale. A ses yeux, "il y a trop d’immigrés clandestins et il y a trop d’immigrés et d’enfants d’immigrés non-intégrés, c’est vrai, mais il n’y a pas assez d’immigrés créateurs d’entreprises et d’emplois".

Sur le plan économique, M. Bayrou a répété son souhait de supprimer les principales niches fiscales, à commencer par la défiscalisation des heures supplémentaires, et de raboter de 15% toutes les autres pour produire 80 milliards d’euros de recettes.

S’agissant des dépenses, il estime que "la réduction du déficit est acquise dès l’instant qu’on n’a pas d’augmentation des dépenses publiques pendant deux ans". Il entend ainsi faire 50 milliards d’économies.

M. Bayrou souhaite par ailleurs revenir sur les allègements de l’impôt sur la fortune (ISF), comme l’a proposé son rival socialiste, mais il préconise une réforme "pour que l’ISF soit intégré dans l’impô t sur le revenu, pour qu’il soit juste et progressif".

Au plan politique, il s’est félicité du soutien que lui ont apporté mercredi une vingtaine de sénateurs mais il a dit n’avoir "jamais espéré" le ralliement du président du Parti radical Jean-Louis Borloo, qui est "très lié à Nicolas Sarkozy". Quant au gaulliste Dominique de Villepin, "il y a des points de rencontre en effet autour de ce que je crois être (…) essentiel pour l’avenir de la France", mais "c’est à lui" de décider d’un éventuel rapprochement, a-t-il expliqué.

Le troisième homme de la présidentielle de 2007 a d’autre part nié avoir promis de se prononcer pour l’un ou l’autre des finalistes s’il devait ne pas être l’un d’eux le soir du 22 avril. "J’ai dit que je serais au deuxième tour et que tout mon effort serait pour y être", a-t-il esquivé.

Enfin, interrogé sur les propos du président-candidat, qui a annoncé qu’il mettrait fin à sa carrière politique s’il ne parvenait pas à être réélu, le candidat du MoDem a, lui, exclu de renoncer à son engagement en cas d’échec.

"La politique, ce n’est pas quelque chose qu’on fait comme un métier pour devenir chef de bureau et ensuite directeur", a-t-il souligné, affirmant avoir l’impression que Nicolas Sarkozy "prépare sa sortie".

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