Bachir Dkhil: «Les Sahraouis ont déjà tranché»

Les Sahraouis ont déjà décidé de leur sort et le SG de l’ONU ne comprend rien au conflit du Sahara. C’est ce que pense Bachir Dkhil, fondateur du Polisario rentré au Maroc depuis près de trente ans. Eclairage.

Bachir Dkhil est l’un des fondateurs du Polisario. Natif de Laâyoune, il a regagné le Maroc en 1992, soit un an après l’armistice. Pour l’interview politique hebdomadaire du journal Al Massae (deux pages), qui paraît dans son édition de ce lundi 4 avril, il livre sa lecture des derniers développements du conflit suite aux déclarations contestées et contestables du SG de l’ONU.

«La majorité des Sahraouis a décidé de son sort et Ban Ki-moon ne pourra pas nous imposer le choix d’une minorité», déclare l’ancien responsable du Front qui explique que le respect des options des minorités ne doit pas nous faire oublier les choix de l’écrasante majorité.

Bachir Dkhil en donne pour exemple les 12.000 Sahraouis, dont des membres fondateurs comme lui du Polisario, qui avaient choisi de regagner le royaume au moment où Feu Hassan II avait ouvert les bras à ceux des séparatistes qui désiraient regagner la Mère-patrie.

L’analyse de Bachir Dkhil est également très accablante pour le SG (sortant) de l’ONU. Pour lui, Ban Ki-moon ne comprend rien à ce conflit qui dure depuis plus de quarante ans. «Ban Ki-moon ne pige rien à ce conflit. La preuve, son entourage lui a préparé une visite à Bir Lahlou, une zone marocaine démilitarisée, et il est tombé dans le piège. Il aurait dû revenir à l’accord de 1991», explique Bachir Dkhil.

L’ancien responsable du Polisario va encore plus loin en déclarant que le conflit autour du Sahara est secondaire pour le Conseil de sécurité contrairement à ce que le SG de l’ONU, l’Algérie et le Polisario essaient de faire croire.

Les journalistes d’Al Massae abordent avec Bachir Dkhil d’autres aspects du dossier, comme la participation des Sahraouis à la gestion des affaires de la région du Sud marocain: des institutions élues avec de larges prérogatives.

Sur un ton plus au moins ironique, Bachir Dkhil rappelle qu’un autre Sahraoui, membre fondateur du Polisario, a été président de la deuxième chambre du Parlement et, avant, ministre de la Santé: Mohamed Cheikh Biadillah.

Et rappeler tout cela à Ban Ki-moon, qui prépare sa retraite, ne sera pas chose aisée!

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