Bachar al Assad sème la zizanie entre les services de renseignement français et le quai d’Orsay

Le départ des djihadistes français vers la Syrie et l’Irak et le danger que représente leur retour en France affolent les services de renseignement français qui sont de plus en agacés par l’intransigeance du chef de la diplomatie Laurent Fabius quant à une reprise de contact avec les services de sécurité de Bachar al Assad .

« Difficile de mettre en place une coopération anti-terroriste avec un régime que l’on souhaitait voir disparaître il y a encore quelques mois", résume ainsi Marianne. Et c’est le dilemme auxquels sont actuellement confrontés les services de renseignement français, contraints de batailler sur deux fronts : à l’extérieur, en Irak et en Syrie, et à l’intérieur, pour surveiller sur le sol français les candidats au djihad, souligne le magazine.

Selon l’hebdomadaire, le problème se pose dans la difficulté de contrôler le retour des djihadistes qui tient notamment à l’absence de suivi des candidats au djihad en territoire syrien, soit par des agents français, soit par le biais d’informations échangées avec les services de renseignement de Bachar Al-Assad, plutôt considérés, avant la guerre, comme performants. Des contacts rompus depuis la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012 ».

Dans son édition du 7 septembre, Le Monde fait état de diverses tentatives des renseignements français pour renouer avec le régime syrien et notamment ses services de sécurité. « Pressée d’éviter que des djihadistes français partis en Syrie ne reviennent sur le sol national commettre des attentats, la Direction générale de la sécurité intérieure a tenté à la fin du premier trimestre 2014 de rétablir un lien direct avec les services de renseignement syriens afin d’obtenir des informations permettant d’anticiper les éventuelles menaces ».

Des tentatives de reprise de dialogue toujours infructueuses pour le moment, selon Le Monde, qui fait référence à des contacts établis par Bernard Squarcini, ancien patron de la DGSI, mais aussi Xavier Houzel, vieux routier des négociations pétrolières. C’est que l’une des conditions du régime syrien pour une reprise des contacts entre les services de renseignement est la reprise des contacts diplomatiques et notamment la réouverture de l’ambassade de France à Damas. Impossible compte tenu de l’intransigeance dont fait preuve le quai d’Orsay vis-à-vis de Bachar Al-Assad.

En janvier 2014, Libération faisait déjà état de tractations secrètes avec le régime syrien : « Des réunions secrètes ont eu lieu entre des émissaires français et l’un des serviteurs les plus dévoués du système de terreur mis en place par le régime syrien afin d’obtenir des informations sur les quelque 400 Français qui sont allés se battre dans le pays et sur le sort des quatre otages français disparus dans le Nord du pays ».

Selon Alain Chouet, ancien responsable du renseignement de sécurité à la DGSE et longtemps en poste à Damas, « Il va bien falloir faire comme les Américains et aller discrètement à Canossa se mettre d’accord a minima avec les responsables militaires syriens si nous ne voulons pas que l’offensive contre l’Etat Islamique tourne à la farce avec des djihadistes qui nous font des bras d’honneur à peine la frontière avec l’Irak passée »,

Marianne note que la méthode américaine consiste en la mise en place de contacts discrets entre membres de la CIA et membres des services de sécurité syriens, dont se félicite selon le Canard enchaîné, Ali Mamlouk, grand responsable des services de renseignement syriens, l’un des plus proches conseillers d’Assad.

« Bachar Al-Assad ne peut pas être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme » déclarait encore François Hollande, lors de la conférence des ambassadeurs qui s’est tenue fin août. De son côté, Laurent Fabius, en pointe contre le régime de Bachar Al-Assad, n’entend pas revenir sur ses positions.

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