Bachar Al Assad sur Hollande: « Je ne me soucie aucunement de lui et de ses 11% de popularité »

Bachar Al-Assad a accordé jeudi une interview exceptionnelle à Europe 1 et TF1, depuis Damas, dans laquelle le président syrien revient sur la place des Occidentaux dans le conflit. Il est aussi interrogé sur Donald Trump, ainsi que sur les détentions, tortures et assassinats qui lui sont reprochés. Bachar Al-Assad évoque également François Hollande, qu’il n’a "jamais rencontré", l’élection présidentielle en France qu’il suit "dans les grandes lignes" et plus généralement ses relations avec notre pays. Retrouvez ses principales déclarations.

Bachar Al-Assad a réfuté avec force les accusations lancées par le récent rapport publié par Amnesty International, qui fait état de 5.000 à 13.000 personnes pendues en quatre ans dans une prison près de Damas. “Ce rapport est bâti sur des allégations ! Pas un seul document ; pas une seule preuve", a-t-il accusé, refusant catégoriquement la visite d’observateurs internationaux dans le pays. “Non, définitivement non ! (…) Sous aucun prétexte, ou pour quelque raison que ce soit."

Sur le rôle de la France dans le conflit

Le président syrien a porté de sérieuses accusations contre la politique extérieure de la France. “Depuis le premier jour, [elle] a consisté à soutenir les terroristes en Syrie, et est directement responsable des tueries dans notre pays”, a-t-il dénoncé.

Sur François Hollande
Bachar Al-Assad s’est également exprimé sur le chef de l’État français. "Je ne l’ai jamais rencontré", a-t-il dit, avant d’ajouter : "Pour être franc, je ne me soucie aucunement de lui et de ses 11% de popularité (21% en réalité, selon le dernier baromètre Odoxa pour L’Express, ndlr), ce qui, je pense, s’appelle toucher le fond comme jamais aucun de ses prédécesseurs dans l’histoire de France."

Sur l’élection présidentielle française

Le président syrien a d’ailleurs avoué suivre la campagne électorale française "dans les grandes lignes, pas dans les détails". Entre les candidats, avec qui il affirme n’avoir eu aucun contact, il dit sentir "une différence, mais à la fin, quelque soit le président élu, quelle sera sa politique ? Celle qu’il prônait avant l’élection, ou une autre ? C’est la question", s’interroge-t-il.

Sur d’éventuels contacts avec les services de renseignement français

Bachar Al-Assad a également évoqué jeudi des "contacts indirects" avec les services de renseignement français. "En fait, lors de la visite ici d’une délégation de parlementaires français, l’un d’entre eux était un agent", a-t-il assuré. "Bien sûr le gouvernement français prétend qu’il s’agit de délégation de parlementaires. Ce n’est pas vrai", a lancé le président syrien.


Bachar al-Assad : "La France est directement… par Europe1fr

Sur Vladimir Poutine

La question a été posée à Bachar Al-Assad : Vladimir Poutine est-il le vrai décideur en Syrie ? "Non il ne l’est pas. Les Russes n’ont jamais rien fait sans nous consulter", a-t-il répondu, reconnaissant tout de même que "sans le soutien russe, les choses auraient été pires ? Mais jusqu’à quel point ? Nul ne le sait."

Sur Donald Trump

"Je ne pourrai me sentir à l’aise avec Donald Trump que lorsque j’aurai vu sa politique vis-à-vis de la Syrie. Je ne l’ai pas encore vue", a confié Bachar Al-Assad au cours de cet entretien. Le dirigeant, questionné sur le décret interdisant l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants syriens, ne s’en est pas offusqué. "Ce n’est pas le peuple syrien qui est visé ici. Ce sont les terroristes, qui pourraient s’infiltrer à travers certains immigrants venus à l’Ouest", a-t-il estimé.

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