Avec la démission forcée de Cahuzac, Hollande perd l’un de ses ministres clés

Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a démissionné mardi du gouvernement français à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire le visant. Il a été remplacé par Bernard Cazeneuve, qui occupait les fonctions de ministre délégué aux Affaires européennes.

Avec la démission forcée de Cahuzac, Hollande perd l'un de ses ministres clés
L’ouverture d’une information judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale » contre Jérôme Cahuzac a signé la fin des fonctions de ce dernier à Bercy. Le ministre du Budget a dû s’incliner devant l’effet politique produit par l’enquête de Mediapart, puis de la justice, sur un compte qu’il aurait possédé en Suisse jusqu’en 2010 et le rappel de son activité de conseil auprès des laboratoires pharmaceutiques après son passage au cabinet du ministre de la Santé Claude Evin de 1988 à 1991. Trop embarrassant pour un ministre qui avait fait de la lutte contre la fraude fiscale sa priorité. Trop contre-productif pour un chef de l’Etat qui avait fait campagne sur « la République exemplaire ».

Cette démission, pourtant, risque d’être coûteuse pour le chef de l’Etat. Parce qu’elle intervient en pleine conception d’un nouveau plan de rigueur pour le budget 2014. Et parce que Jérôme Cahuzac avait pris une place de choix dans le dispositif gouvernemental, apparaissant, jusqu’au démarrage de cette affaire, comme l’un des ministres les plus solides.

Longtemps, le président a d’ailleurs soutenu son ministre du Budget. « Je n’ai pas de raison de douter de ce qu’il m’assure. En plus, c’est un très bon ministre », déclarait-il le 17 décembre dernier au « Point ». Ce mardi, quand le chef de l’Etat a tenu à saluer son action « pour le redressement des comptes de la France », ce n’était plus que pour ménager un homme politique défait.

Pour tenir cet objectif pour 2014, le chef de l’Etat a choisi un proche, Bernard Cazeneuve -« On n’a pas le droit à l’erreur dans un contexte tendu », explique un conseiller de l’Elysée. L’homme a déjà prouvé sa faculté à maîtriser vite des dossiers ardus. Il est habile mais ce n’est pas ce qu’on apelle un « poids lourd ». « Jérôme est devenu un poids lourd en exerçant ses fonctions », relativise un conseiller du président.

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