Avec l’effondrement des cours de pétrole, l’Algérie s’enfonce dans le marasme politique et social (Figaro)

L’économie algérienne est frappée par un véritable séisme, à savoir l’effondrement des cours du pétrole, enfonçant le pays dans le marasme politique et social, souligne mercredi le quotidien français "Le Figaro".

Déjà, les premiers effets de la baisse du prix du baril se font ressentir, écrit le journal en précisant que le dinar algérien dégringole, l’inflation galope et les réserves financières fondent dans un pays "fragile et à l’avenir incertain".

"Les temps sont durs pour l’Algérie, cet Etat rentier par excellence qui subit de plein fouet la chute des cours de pétrole", constate "Le Figaro", estimant que pour que le budget algérien soit à l’équilibre, le prix du baril devrait avoisiner les 93 dollars, alors qu’il est aujourd’hui à 33 dollars.

"L’illusion de l’argent facile procuré par la rente des hydrocarbures s’estompe", relève le quotidien, ajoutant que l’austérité s’est installée et l’abandon progressif par l’Etat de sa politique de subvention des produits de service est inévitable.

"Pour compenser la baisse des revenus causée par la chute du prix du baril de pétrole ( ) le gouvernement a décidé une série de mesures, qui, cumulées à l’inflation et à la dépréciation du dinar, ont entamé le budget et le moral des classes les plus défavorisées, et même de la classe moyenne, déjà déprimée par la baisse de son pouvoir d’achat", explique la publication.

Contraints de réduire la voilure, les dirigeants n’ont pas, durant les années de relative opulence, développé de voies alternatives au tout-pétrole, critique "Le Figaro", estimant que l’inquiétude est attisée par la coupure entre une société algérienne volontiers frondeuse et une classe politique déconnectée des réalités.

"Les économistes, l’opposition et même certains hauts cadres de l’Etat n’écartent pas un scénario de chaos social quand les réserves financières auront complètement fondu et que le régime ne sera plus en mesure d’acheter la paix sociale", affirme le quotidien.

Dans le même sens, l’éditorialiste du Figaro qualifie l’Algérie de "bombe à retardement" dans la région en raison d’un "régime opaque qui se fossilise et d’une manne pétrolière qui s’épuise, alors qu’elle a permis jusque-là d’acheter la paix sociale".

"Notre diplomatie a un devoir de vigilance face à ce qui se passe à Alger", note l’éditorialiste, soulignant que la France représente "une destination naturelle pour une jeunesse algérienne sans perspectives d’avenir".

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