Au Parlement marocain, les femmes sous-représentées

La mise en place d’un système de quota en 2002 n’y a rien changé: les femmes restent largement sous-représentées au sein du Parlement marocain. Les femmes ont fait leur entrée à la Chambre basse du Parlement en 1993, avec 2 députés (1%). Elles étaient 35 en 2002 (11%), et 34 en 2007 (10%).

Elles ne sont actuellement que 67, sur 395 députés, plaçant le Maroc au 109e rang sur 187 pour le nombre de femmes dans ses assemblées, selon un classement de l’Union interparlementaire qui regroupe des Parlements du monde entier.

Le principe d’égalité des sexes est pourtant inscrit dans la Constitution marocaine, qui prévoit également que l’Etat oeuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes.

En 2002, l’introduction d’un quota de 30 femmes, à travers une liste nationale, ajoutée aux listes habituelles des circonscriptions locales, "a permis d’augmenter significativement la représentation féminine" au sein de cette assemblée, rappelle l’association marocaine Tafra, dans un récent opuscule faisant un historique des législatives dans le pays.

Ce quota obligatoire a été porté à 60 femmes pour les législatives de 2011, soit 17% de la Chambre. Sur 67 députés femme, seules sept ont donc été élues classiquement sur des listes locales.

"Après trois élections législatives, le quota ne semble pas avoir permis d’améliorer la représentation féminine au delà de ce seuil obligatoire, ni de prérenniser la participation active de femmes parlementaires aux travaux de la Chambre", constate Tafra.

Deux raisons à cela, selon cette même association indépendante: "une candidate ne peut être élue qu’une seule fois sur la liste nationale", et devra "obtenir l’investiture de son parti dans une circoncription sur une liste locale" si elle veut être réélue.

Ensuite, les "partis investissent très peu de femmes dans les circonscriptions supposées gagnables".

"Il en résulte un renouvellement permanent des femmes parlementaires, doublé d’un nouveau plafond de verre à la représentation féminine au sein de la Chambre: le seuil du quota", analyse Tafra.

Ce système de quota n’a donc pas eu l’effet escompté, et s’est même avéré, d’une certaine manière, contre-productif. Alors qu’au contraire, la féminisation a marqué des points aux dernières élections locales de septembre 2015, où les femmes ont obtenu 21,3% des sièges dans les communes et 37% dans les régions. Ceci grâce à la mobilisation des organisations féministes avant le scrutin, qui ont obtenu des partis politiques qu’ils fassent une plus large place aux femmes sur leurs listes locales.

Le chef du Parti authenticité et modernité (PAM), Ilyas El Omari, ambitionne de faire entrer au parlement 30 femmes, ce qui serait un pas politique inédit au Maroc. Il a aussi promis, en cas de victoire de son parti, d’appliquer la parité hommes-femmes pour la constitution du gouvernement.

(Avec AFP)

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