Attentats de Paris : Jawad Bendaoud « se doutait » qu’il logeait des terroristes

« Il y avait un truc pas clair (…) mais je voulais l’argent », a assuré l’homme qui a hébergé Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis, révèle « Le Monde ».

Jawad Bendaoud passe aux aveux. Alors qu’il avait assuré au micro de BFM TV, lors de l’assaut du Raid à Saint-Denis, ne « pas être au courant » qu’il logeait le coordinateur présumé des attentats du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, l’homme de 29 ans se serait ravisé lors de sa garde à vue, dévoile ce mercredi Le Monde, qui a eu accès à des pièces du dossier d’instruction.

« J’ai douté, il y avait un truc pas clair, mais je ne vais pas prendre vingt ans pour ça (…). Je m’en doutais, mais je voulais l’argent », a ainsi déclaré Jawad Bendaoud aux enquêteurs. Ces derniers ont par ailleurs intercepté des échanges de SMS entre le logeur et sa petite amie qui accrédite cette version. « Je m’en doutais putain », « je te l’avais dit en plus, c’est chelou », déclare la jeune femme. Et Jawad Bendaoud de répondre : « Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un OUF, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères MUS. (…) Sur le Coran de La Mecque, c’est des terroristes, nous on rigolait, bah on s’en bat les couilles, moi je les héberge. (…) Les mecs ils viennent de Belgique, ils me demandent de quel côté on fait la prière, ils me disent on est fatigués, on veut dormir, on a passé trois jours de fils de pute, 150 euros pour trois jours. »

Un appel suspect

Si le logeur, mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, reconnaît avoir visionné des vidéos de propagande avec le terroriste belge Abdelhamid Abaaoud, Le Monde précise toutefois que rien ne permet d’assurer qu’il l’avait reconnu. « Tout le monde regardait des vidéos de lui en prison. Vous croyez que je lui aurais loué mon appartement si je l’avais reconnu ? » s’est-il défendu.

Si Jawad Bendaoud met donc en avant l’appât du gain pour justifier ses actes, d’autres éléments intriguent les policiers à son sujet. Il a en effet reçu un appel provenant d’un numéro belge le 3 novembre, qui aurait appelé le 14 novembre un autre numéro belge, pas encore attribué, qui avait borné le jour des attentats au Stade de France, ainsi que dans les 11e et 18e arrondissements de Paris à des heures correspondant au parcours des terroristes…

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