Attentats à Paris : le Parlement vote la prolongation de l’état d’urgence
Le Sénat, à majorité de droite, a adopté le projet de loi annoncé lundi par François Hollande par 336 voix pour et 12 abstentions.
Selon Manuel Valls, cette loi, modifiant la législation de 1955 qui a créé l’état d’urgence, sera promulguée "avant la fin de la semaine", très probablement sans contrôle de constitutionnalité. Elle entrera aussitôt en application, aussi bien en métropole qu’en outre-mer. Face aux sénateurs, traditionnels gardiens des libertés publiques, le Premier ministre a dit sa réticence à saisir au préalable le Conseil constitutionnel sur ce texte, souhaitant "aller vite" et voulant éviter le "risque" que les Sages fassent "tomber" des perquisitions ou assignations en cours. Le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas (Les Républicains), ainsi que Guillaume Arnell pour le groupe RDSE (à majorité PRG) l’avaient invité à cette saisine pour "lever l’interrogation" sur son respect de la loi fondamentale.
Devant un hémicycle à demi rempli, le chef du gouvernement a annoncé que le bilan des attentats de Paris et Saint-Denis s’était alourdi à 130 morts, à la suite du décès d’un blessé hospitalisé, appelant les sénateurs au même message "d’union sacrée" et "de très grande force" qu’à l’Assemblée. Le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, a apporté son soutien "sans aucune réserve", l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier a jugé au nom du groupe centriste (UDI-UC) que celui-ci "s’imposait à tous les républicains".