Attentat meurtrier contre le centre culturel français de Kaboul: Paris condamne un acte « odieux »

Un kamikaze a attaqué jeudi le centre culturel français de Kaboul, faisant au moins un mort et une vingtaine de blessés, un attentat revendiqué par les talibans et dénoncé par la France qui confirme l’instabilité de la capitale afghane à l’approche du retrait de l’Otan.

Plus tôt dans la journée, un autre attentat suicide, également revendiqué par les rebelles talibans, avait tué six soldats dans les faubourgs de Kaboul, où les attaques contre les forces afghanes et les étrangers se sont multipliées ces dernières semaines.

Au centre culturel, installé dans le complexe du lycée franco-afghan Esteqlal, l’une des écoles les plus connues et réputées du pays, le kamikaze s’est fait exploser en fin d’après-midi au milieu des spectateurs qui assistaient à une pièce de théâtre.

L’attentat a été revendiqué par le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid dans un email envoye aux medias. Il a déclaré que la pièce de théâtre en question "désacralisait les valeurs de l’islam" et représentait "de la propagande contre le jihad".

Ce lieu symbole de la coopération culturelle franco-afghane, situé dans le centre de la capitale et tout près du palais présidentiel, avait été récemment refait à neuf par la France.

Les bilans donnés dans la soirée faisaient état d’un mort et de 15 à 20 blessés, selon le ministère de l’Intérieur et la police, qui n’ont pas précisé leurs nationalités.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné "de la manière la plus ferme" l’attentat et affirmé "qu’aucun acte terroriste ne pourra empêcher le retour progressif de la paix, de la démocratie et de la stabilité".

Dans une déclaration unanime adoptée jeudi soir, les 15 pays membres du Conseil ont "exprimé à nouveau leur forte inquiétude devant les menaces posées par les talibans, Al-Qaïda et les autres groupes terroristes et extrémistes".

A Paris, le président français François Hollande a "condamné" cet acte "odieux", selon un communiqué de l’Elysée. "En prenant pour cible ce lieu de dialogue, c’est la culture et la création que les terroristes ont visées", a-t-il ajouté.

"Aucune victime française n’est à déplorer", a précisé son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en parlant de son côté de plusieurs morts et de nombreux blessés. "L’ambassade de France est mobilisée aux côtés des autorités afghanes pour porter secours aux blessés", a-t-il ajouté.

L’assaillant, un adolescent de 15 à 17 ans, était rentré en dissimulant les explosifs sous ses habits, selon la police.

L’explosion a rempli l’auditorium de fumée et provoqué une évacuation en urgence des spectateurs au milieu des débris de verre et autres, selon des témoins. La zone a rapidement été bouclée par les forces de l’ordre locales.

Financé par Paris, le lycée Esteqlal a appris le français à plusieurs générations d’Afghans, dont le plus célèbre fut le héros de la résistance contre les Soviétiques Ahmad Shah Massoud.

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