Attentat Manchester: un kamikaze d’origine libyenne « appartenant à l’EI »

Le kamikaze qui a tué 22 personnes lundi à Manchester est un Britannique d’origine libyenne connu des services de sécurité et qui « appartenait au groupe Etat islamique », selon son jeune frère, arrêté en Libye tout comme leur père.

Né à Manchester, Salman Abedi, 22 ans, est mort dans l’explosion de la "puissante bombe" déclenchée à la fin du concert de la pop-star américaine Ariana Grande, à l’une des sorties du Manchester Arena.

La ministre de l’Intérieur Amber Rudd a indiqué qu’il était "connu" des services de sécurité et qu’il n’a "probablement pas agi seul" pour commettre cet attentat "plus élaboré que d’autres" et revendiqué par le groupe EI.

La police britannique est persuadée qu’il a reçu l’appui d’une cellule. Des sources proches de la famille disent qu’il s’était rendu en Libye la semaine dernière.

Arrêté mardi à Tripoli, le frère du kamikaze, Hachem Abedi, né en 1997 en Grande-Bretagne, a déclaré aux enquêteurs libyens que tous deux "appartenaient à l’EI" et que lui-même se trouvait en Grande-Bretagne durant la période de préparation de l’attentat de Manchester.

Mercredi, le père du kamikaze, Ramadan Abedi, a également été arrêté à son domicile à Tripoli.

D’après les médias britanniques, les parents du kamikaze avaient fui le régime de Mouammar Kadhafi dans les années 1990 pour trouver refuge au Royaume-Uni. D’abord à Londres, puis dans la banlieue tranquille de Fallowfield, au sud de Manchester. Le père serait ensuite retourné en Libye en 2011 pour combattre le régime Kadhafi et participer à sa chute, selon le quotidien The Guardian.

Salman Abedi est né à Manchester en 1994 et vivait depuis dans ce quartier pavillonnaire, constitué de maisons modestes en briques rouges.

Peu y connaissent le suspect. "Je ne suis même pas sûre de savoir à quoi il ressemble, à vrai dire. Je devais pourtant le croiser tous les jours", a confié à l’AFP Rachel Harding, 37 ans, qui habite une maison voisine. Mais d’autres gardent un autre souvenir, comme Mohammed Saeed, un responsable de la moquée locale de Didsbury que fréquentait le kamikaze et où son père était une figure reconnue, selon des témoins. "Salman m’a lancé un regard plein de haine", a déclaré au Guardian M. Saeed après qu’il eut prononcé un prêché dénonçant le terrorisme en 2015.

Salman Abedi avait entamé en 2014 des études de commerce et de management à l’université de Salford, dans l’agglomération de Manchester mais les avait abandonnées au bout de deux ans et n’avait pas obtenu son diplôme.

Un proche de la famille qui vivait lui aussi à Manchester, a indiqué à l’AFP que Salman Abedi se trouvait en Libye avant de se rendre en Grande-Bretagne quatre jours avant l’attentat du 22 mai. "Son père voulait que son fils reste en Libye. Mais Salman a insisté pour rentrer à Manchester", a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.

Environ 16.000 Libyens vivent en Grande-Bretagne, selon la BBC, dont la plus grosse communauté à Manchester. Six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos et le groupe EI y est implanté même s’il a subi des revers récemment à Syrte, dans le nord.

Atlasinfo avec AFP

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