Attaque du Thalys en 2015: l’avocate du tireur demande une reconstitution

L’avocate d’Ayoub El Khazzani, l’auteur de l’attaque déjouée en août 2015 dans un train Thalys Amsterdam-Paris, a demandé à la justice d’organiser une reconstitution afin de déterminer le rôle exact de son client, a-t-elle indiqué.

"Depuis plus de deux ans, les magistrats cherchent à retracer les liens entre Ayoub El Khazzani et d’autres protagonistes jihadistes. Il faut désormais que l’enquête se concentre sur lui et mette en lumière ce qui s’est réellement passé ce jour-là", a relevé Me Sarah Mauger-Poliak lors d’une conférence de presse mercredi.

"Etait-il là pour commettre un massacre, ce qu’il réfute, ciblait-il des militaires, les armes se sont-elles enrayées avant qu’il soit maîtrisé?", a-t-elle ajouté.

Sur ordre d’Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), El Khazzani, muni d’une kalachnikov, avait ouvert le feu le 21 août 2015 dans un train Amsterdam-Paris, peu après son entrée en France, blessant grièvement un passager.

L’intervention de trois militaires américains en vacances, qui l’avaient maîtrisé, avait permis d’éviter un potentiel carnage, sept mois après les attentats en France qui avaient notamment visé à Paris les locaux du magazine satirique Charlie Hebdo.

El Khazzani était monté dans le train à Bruxelles. Dans ses premières déclarations en garde à vue, il avait affirmé qu’il voulait commettre un braquage dans le Thalys, avec des armes trouvées dans un parc de la capitale belge où il dormait avec des SDF.

Jeudi, son avocate a aussi demandé qu’une confrontation soit organisée entre le tireur et les trois soldats car les témoignages de ces derniers comportent, selon elle, "plusieurs incohérences".

Elle a aussi dénoncé les conditions d’incarcération "extrêmement pénibles" de son client dans une prison en région parisienne.

"On ne conteste pas qu’il soit maintenu à l’isolement et soumis à des contrôles réguliers, mais il fait l’objet de fouilles intégrales cinq à dix fois par jour, alors même qu’il n’a pas quitté sa cellule, et est réveillé toutes les trois heures depuis deux ans par le personnel pénitentiaire", a-t-elle souligné, craignant qu’"il se renferme et rompe le dialogue avec les enquêteurs".

Entendu par le juge en décembre 2016, El Khazzani avait reconnu pour la première fois son implication dans l’attaque du Thalys, rompant avec dix-huit mois de silence. Depuis, il s’est exprimé sur certains protagonistes, dont Abaaoud, livrant des renseignements précieux aux enquêteurs sur le jihadiste belge.

Les conditions de détention extrêmement rigoureuses de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre, ont été récemment légèrement assouplies, en raison de "craintes pour sa santé".

afp

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