Attaque d’une église près de Rouen : le deuxième djihadiste fiché S a été identifié

Le deuxième terroriste responsable de l’attaque, mardi contre une église catholique près de Rouen (nord-ouest) a été formellement identifié, indique jeudi une source proche de l’enquête. Il s’agit d’ Abel Malik Petitjean (19 ans), fiché S (personne potentiellement menaçante pour la sûreté de l’État pour avoir tenté de se rendre en Syrie pour faire le jihad), précise-t-on de même source.

Selon les enquêteurs, ce jeune, qui a été abattu par la police à sa sortie de l’église, après avoir assassiné un prêtre, n’a pas pu être identifié dans un premier temps en raison des blessures qu’il avait subies lors de l’assaut des forces de l’ordre,

Ce deuxième assaillant formellement identifié après Abdel Kermiche, qui a été également abattu par la police, était fiché S depuis le 29 juin dernier, rappelle la même source, relevant que quelques jours avant l’attentat contre l’église, des services de renseignement étrangers avaient averti l France qu’un homme s’apprête à commettre un attentat sur le sol français.

Les enquêteurs indiquent aussi qu’ils ont été confortés dans leur travail par une photo de Abdel Malik sur une carte d’identité retrouvée chez Adel Kermiche ainsi que par l’apparition des deux assaillants dans une vidéo de propagande diffusée par Daesh et dans laquelle ils prêtent allégeance au groupe terroriste.Afin de parfaire l’identification d’Abdel Malik Petitjean, l’ADN de sa mère a été prélevé par les enquêteurs et les résultats de la comparaison ont été concluants.

Les deux assaillants avaient pris en otage, mardi dernier, cinq personnes dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen. Un prêtre a été tué et un fidèle a été grièvement blessé.

Cette attaque a été revendiquée le groupe Etat islamique via son agence de presse Amaq. Les deux preneurs d’otages ont été abattus par les forces de l’ordre.

"Fais dodo, je t’aime"

"T’inquiète pas. Tout va bien, fais dodo. Je t’aime". C’est le dernier texto envoyé à sa mère par le Français de 19 ans. Le jeune homme, qui avait le même âge que son complice Adel Kermiche, et comme lui des origines familiales algériennes, est mort à près de 700 kilomètres de son domicile d’Aix-les-Bains (Alpes), abattu par la police.

Abdel Malik Petitjean, qui arbore sur les images une courte barbe, avait empoché un diplôme commercial en 2015 et faisait depuis de l’intérim à l’aéroport de Chambéry (est) ou dans un magasin après avoir enchaîné des stages dans la vente.

Il aimait, selon son curriculum vitae, les films de science-fiction, les jeux vidéo, la musique et la boxe anglaise.

Si Kermiche était radicalisé depuis de longs mois et avait fait de la détention pour avoir tenté d’aller en Syrie en 2015, Petitjean était inconnu de la justice – ce qui a retardé son identification, ses empreintes digitales et son ADN n’étant dans aucun fichier, et son visage ayant été défiguré par les balles de la police.

Mais sa radicalisation avait été récemment signalée: une fiche à son nom a été établie par les services de renseignement le 29 juin pour avoir également tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie.

Et Petitjean ressemblait en outre fortement à la photo d’un homme suspecté de préparer un attentat en France, diffusée le 22 juillet – mais sans son identité – aux services français à la suite d’un renseignement venu de l’étranger.

Dans le quartier modeste où il habitait, l’incrédulité prédomine pourtant chez les habitants qui décrivent un jeune parfaitement normal.

Dans son appartement où défilent les journalistes, quelques heures après une perquisition des services antiterroristes, sa mère Yamina Boukezzoula ne voulait pas croire mercredi en la culpabilité de ce fils aux traits encore enfantins.

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