Arthrose : stop aux idées reçues !

Arthrose : stop aux idées reçues !
"L’arthrose, c’est une maladie de vieux", "Ca empêche de faire du sport"… Autant de contre-vérités qui circulent et qui peuvent nuire à la prise en charge. Dites adieu aux idées reçues les plus fréquentes !

1. Il est normal de souffrir des articulations quand on vieillit
Cette phrase-là est une des plus fréquentes. Et pourtant, il n’est jamais normal de souffrir, quel que soit l’âge. On ne le dira jamais assez. Aussi, il faut consulter dès les premiers signes de l’arthrose : douleur déclenchée et augmentée par le mouvement, qui cesse ou diminue lorsque l’articulation est au repos et qui réapparaît à chaque fois que l’articulation en cause est soumise à un effort, douleur maximale le soir et qui peut gêner l’endormissement.
Il est aujourd’hui possible de traiter efficacement l’arthrose et de ralentir sa progression. Le traitement est d’autant plus efficace que le diagnostic est fait au début de la maladie, quand les dégâts ne sont pas irréversibles, d’où l’importance de consulter rapidement.
De plus, l’arthrose n’est pas uniquement liée à l’âge. Elle dépend des facteurs de risque et de l’hygiène de vie.

2. C’est une maladie de vieux
Encore faux ! Certes, l’arthrose augmente de fréquence avec le vieillissement (à partir de 40-50 ans), mais elle peut se déclarer à tout âge. Ainsi, des jeunes de 18 ans peuvent souffrir d’arthrose cervicale. L’arthrose évolue d’autant plus rapidement que le patient est âgé. Il est très probable que chez le patient jeune, une lésion du cartilage puisse totalement cicatriser, alors que chez le patient très âgé, les capacités de réparation soient moins importantes.
Cependant, même si une arthrose évolue plus lentement chez une personne jeune, elle pourra être responsable d’un handicap plus précoce chez le patient jeune. Exemple de deux patients souffrant d’une arthrose de la hanche : l’un, âgé de 35 ans, souffrant d’une arthrose de la hanche qui évolue lentement sur 20 ans et l’autre âgé de 75 ans, avec une arthrose de la hanche qui va évoluer rapidement sur 2 ans. Au final, le jeune sera très handicapé à l’âge de 55 ans alors que le sujet âgé ne le sera qu’à l’âge de 77 ans.

3. L’arthrose empêche de faire du sport
Non ! Le repos de l’articulation touchée est nécessaire uniquement en cas de poussée inflammatoire de la maladie, et, ce, pour un temps limité. Dès que la poussée est terminée, il faut redevenir actif et bouger, quitte à "forcer" un peu. Les mouvements articulaires favorisent les apports en éléments nutritifs dans le cartilage et donc l’activité des cellules du cartilage, accélérant sa cicatrisation. Le maintien d’une activité physique régulière, même au prix de quelques douleurs, est bénéfique. Celle-ci permet d’entretenir la tonicité des muscles et des ligaments péri-articulaires et ainsi stabiliser l’articulation malade. Elle permet également une amélioration de la diffusion des apports nutritifs vers les cellules du cartilage, et crée ainsi de meilleures conditions au renouvellement de celui-ci. Peu de sports sont déconseillés, à part le football et certains sports d’équipes. Et n’oubliez-pas, l’activité physique peut aussi être ludique comme la danse, la marche, le taï chi…

4. L’arthrose rend inéluctablement invalide
Faux : L’arthrose est une maladie gênante, douloureuse et handicapante mais elle ne rend pas invalide si elle est correctement prise en charge, même si, parfois, elle peut amener à changer d’activité professionnelle. L’arthrose est une maladie articulaire le plus souvent limitée à une articulation ou un type d’articulation. Son évolution, même si elle peut être rapide, s’étale le plus souvent sur plusieurs dizaines d’années avant de détruire une articulation. Et, lorsque l’articulation est détruite, il reste possible de reproduire la fonction articulaire avec une prothèse.

5. On ne peut rien faire contre la douleur
Là encore, c’est une idée totalement fausse. Des traitements efficaces contre la douleur existent. Principaux traitements, les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). La prise d’antalgiques dits périphériques, en particulier paracétamol, est à privilégier au cours de l’arthrose. Au cours des poussées d’arthrose, les AINS sont utilisés pendant une courte période. Ces médicaments luttent contre l’inflammation qui est présente lors des poussées.
Des médicaments en patch ou en gel à appliquer localement sur la zone douloureuse permettent de lutter contre la douleur provenant des tendons et des ligaments situés autour de l’articulation. Enfin, des méthodes non-médicamenteuses permettent de lutter contre la douleur.

6. On ne peut pas prévenir l’arthrose
Si. On ne connaît pas les causes exactes de l’arthrose mais on sait qu’il existe des facteurs de risque : âge, hérédité, surpoids, sédentarité, blessures anciennes, sollicitations répétées des articulations… Il est possible de prévenir certains de ces risques : surveiller sa prise de poids avec l’âge, avoir une activité physique… Bien sûr, cela ne met pas complètement à l’abri de l’arthrose mais cela réduit les risques.

7. Seuls les médicaments sont efficaces
Faux ! Les traitements non-médicamenteux de l’arthrose sont tout autant, voire plus importants que la prise en charge médicamenteuse :
* La rééducation (kinésithérapie) est très importante, avec un professionnel mais également tout seul au quotidien.
* La diététique permet de mieux lutter contre la surcharge pondérale et d’avoir une alimentation équilibrée en vitamines et oligo-éléments.
* Le recours à des appareillages permet soit de mettre l’articulation au repos en bonne position, soit la maintenir dans la bonne position. Un ergothérapeute peut donner des conseils sur le recours aux aides techniques.

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