André Azoulay: « L’œuvre d’Edmond Amran El Maleh est pleine de sensations des valeurs du Maroc que nous aimons tous »

L’œuvre de l’écrivain Edmond Amran El Maleh est autant précieuse que singulière et pleine de sensations des valeurs de « ce Maroc que nous aimons tous », a indiqué, vendredi soir à Casablanca, M. André Azoulay, Conseiller du Roi Mohammed VI et président de la Fondation Edmond Amran El Maleh, soulignant l’importance pour le Maroc et pour les générations montantes des écrits de cet écrivain majeur.

"Edmond Amran El maleh était un gourmet du Maroc au sens le plus existentiel et le plus sensuel. Son œuvre est vitale pour nous. Elle est pleine de sensations des valeurs de ce Maroc que nous aimons tous. Nous n’avons pas le droit de priver les générations montantes de ses œuvres précieuses et singulières", a indiqué M. Azoulay qui animait une table-ronde sur "La réédition de l’œuvre d’Edmond Amran El Maleh, organisée par la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM) dans le cadre de la 22ème édition du Salon international de l’Edition et du Livre (SIEL / 12-21 février).

L’œuvre d’Edmond Amran El maleh est incontournable dans le paysage culturel et littéraire marocain et est toujours essentielle et vitale, d’où l’importance de protéger, préserver et rééditer ses œuvres, a insisté M. Azoulay. Mettant en relief la qualité d’écrivain d’El Maleh, sa démarche, son militantisme et son engagement les plus emblématiques, M. Azoulay a qualifié de "témoin fabuleux" cet intellectuel et écrivain hors pair connu pour "cette modernité dans l’écriture, dans l’écoute de l’Autre et surtout pour la gourmandise qu’il avait pour chacune des villes marocaines et de tout ce qui fait le Maroc".

Pour le vice-président de la Fondation Edmond Amran El Maleh et directeur de la BNRM, Driss Khrouz, a relevé que les œuvres majeures de l’écrivain sont "importantes" mais "méconnaissables" au Maroc, soulignant, à son tour, l’impératif de rééditer les écrits de ce grand monument de la littérature marocaine. Et d’ajouter que la réédition des œuvres d’Edmond Amran El Maleh, écrivain qui se situe entre l’universel et le micro-local au Maroc, s’explique par la qualité de ses écrits qui sont "une richesse qui parle de tout".

Après avoir rappelé que le regretté, qui aimait son pays sans concession, avait fait don de tout son patrimoine au profit de la BNRM, M. Khrouz a souligné qu’il est grand temps que les Marocains lisent Edmond Amran El Maleh et que ses œuvres soient traduites en arabe et en amazighe.

Dans le même ordre d’idées, l’universitaire Anouar Ben Msila, qui a consacré plusieurs thèses et colloques à l’écrivain et à son œuvre, a fait savoir qu’il a "toujours cette impression de ne l’avoir jamais lu".Pour le sociologue, Jean Zaganiaris, l’écrivain talentueux qu’était feu El Maleh interpelle les sociologues à plus d’un titre, relevant chez lui cette volonté de briser "la fermeture" et "la collision" entre les cultures, leur rencontre et leur interpénétration. Et de noter que l’écriture d’El Maleh ne vise pas à expliquer les œuvres en leur appliquant des concepts théoriques savants, mais aspire plutôt à rendre hommage à l’artiste qui donne naissance à l’œuvre.

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