Amnistie des jihadistes proposée par le président tunisien Marzouki

Lors d’une visite mardi à l’est du pays au mont Chaambi où sont retranchés des jihadistes, le chef de l’Etat tunisien a en effet promis qu’une loi d’amnistie et de réconciliation serait mise sur pied pour ceux « qui n’ont pas les mains salies par le sang ».

« Nous avons décidé au dernier Conseil de sécurité qu’il y aura une loi d’amnistie et de réconciliation pour ceux qui n’ont pas les mains salies par le sang. Ceux-là ont encore une place au sein de notre peuple », a indiqué le Président tunisien, sans préciser les modalités de ces mesures.

« Nous voulons ouvrir la porte de la conciliation et de la réconciliation pour ceux qui abandonnent leurs armes et retournent dans les bras de la patrie », a ajouté le chef de l’Etat avant de s’adresser directement aux combattants armés : « Laissez vos armes, descendez (de la montagne) et revenez à votre peuple ».

En faisant sa déclaration Moncef Marzouki visait d’abord les jihadistes retranchés au mont Chaambi à la frontière algérienne. Ils seraient entre 50 et 100 selon les experts. Mais, le chef de l’Etat tunisien s’adressait aussi aux 2 000 combattants qui ont gagné la Syrie. Ces jeunes tunisiens rentreront un jour au pays, certains ont d’ailleurs commencé à le faire, et personne ne peut dire quelles seront leurs intentions.

« A l’heure qu’il est, cette proposition d’amnistie n’est qu’une annonce » commente un spécialiste de l’islam radical tunisien qui voit dans ces déclarations une volonté du pouvoir de tester la réaction de l’opinion. Cet expert s’interroge aussi sur l’influence qu’a pu avoir l’Algérie sur le dossier. On sait que le Premier ministre Medhi Jomaa a effectué deux visites chez son grand voisin depuis le début de l’année, et qu’il a notamment été question de lutte contre le terrorisme.

Moncef Marzouki n’est en tout cas pas le premier à parler d’amnistie. Le ministère de l’Intérieur avait déjà évoqué en avril la mise en place d’une nouvelle approche juridique « pour les tunisiens rentrés de syrien et qui auraient été induits en erreur. » La loi anti-terroriste actuelle prévoit des peines de prison très lourdes pour toute personne liée à un groupe interdit même si aucun crime de sang n’a été commis.

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