Amnesty! l’accueil des réfugiés syriens reste « ridiculement bas » en France

Malgré ses promesses, la France n’a pas élargi l’accueil des réfugiés syriens, dont le nombre reste "ridiculement bas" face à l’ampleur du drame, s’est "indignée" mardi la présidente d’Amnesty International France à l’issue d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères.

"Depuis septembre, rien n’a bougé, nous n’avons pas plus de visibilité, pas plus d’accueil et il n’y a aucune anticipation pour l’avenir", a déclaré à l’AFP Geneviève Garrigos après son échange avec Laurent Fabius.

En 2011 et 2012, la France a accueilli 3.700 Syriens, dont 1.700 avec un statut de réfugié. Un chiffre "totalement insuffisant", selon elle, comparé aux 2,4 millions de Syriens ayant quitté leur pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011.

En septembre, interpellé par des associations, Laurent Fabius avait promis des mesures pour faciliter l’accueil des réfugiés syriens, notamment des familles.

En octobre, le président François Hollande s’était engagé à accueillir 500 Syriens identifiés comme "très vulnérables" par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) dans les camps autour de la Syrie.

"Mais ces personnes n’arrivent qu’au compte-gouttes et il est difficile d’obtenir des détails", a regretté Mme Garrigos, en évoquant des chiffres allant de "35 à 70" Syriens arrivés depuis janvier dans le cadre de ce "programme de réinstallation".

Pire, selon elle, "la France n’anticipe pas l’aggravation sur place". Bien que l’ONU estime que le nombre de réfugiés syriens dépassera les 4 millions d’ici la fin de l’année, le gouvernement ne prévoit pas d’augmenter ses capacités d’accueil.

"Le ministre nous a répondu + accueillons déjà les 500+. Mais après ?", s’est interrogée Mme Garrigos, en déplorant que l’UE dans l’ensemble "bloque les Syriens à ses frontières ce qui les condamne à utiliser des réseaux de passeurs et à mettre leur vie en danger."

Les pays limitrophes de la Syrie (Turquie, Liban, Irak, Jordanie) accueillent la grande majorité des réfugiés syriens. Le Haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU Antonio Guterres a exhorté en janvier l’ensemble des pays de la planète à leur ouvrir leurs frontières.

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