Amnesty International et l’OMCT réclament aux autorités algériennes une enquête « urgente » sur l’enfer des femmes de Hassi Massoud

«S’il existe un enfer pour les femmes, il est sur terre, et s’appelle Hassi Messaoud. Une ville pétrolifère du centre de l’Algérie, gardée comme un coffre-fort… Mais où l’on chasse les femmes en toute impunité », écrit Caroline Fourest dans une tribune publié par Le Monde du 23 avril.

Contre cette impunité, deux ONG, Amnesty international (AI) et l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) viennent de réclamer une enquête "en toute urgence".

Les victimes, des femmes en situation d’isolement de précarité, travaillant comme femmes de ménage pour des multinationales à Hassi Massoud, une riche région pétrolière située à 627 kilomètres au sud-est d’Alger, sont victimes des attaques d’hommes armés de couteaux, de sabres, de haches ou de barres métalliques qui défoncent les portes de ces femmes seules, les volent et les violent, souvent sous les yeux de leurs enfants.

Dans une lettre adressée au ministre algérien de la Justice, Amnesty international appelle les autorités algériennes à "envoyer un signal clair qu’aucune violence contre les femmes ne saurait être tolérée". Elle insiste sur le fait qu’une enquête "indépendante et impartiale" doit être menée "dans les meilleurs délais" et demande que les responsables présumés soient traduits en justice dans le cadre de procédures "conformes aux normes internationales d’équité des procès".

Amnesty International appelle aussi les autorités algériennes à se conformer aux normes internationales du droit relatif aux droits humains pour combattre la violence à l’égard des femmes.

Pour l’Organisation Mondiale Contre la Torture, la principale coalition internationale d’organisations non gouvernementales luttant contre la torture et toutes autres formes de mauvais traitements, les autorités algériennes doivent garantir ‘une "enquête immédiate, efficace, exhaustive, indépendante et impartiale ".

Egalement dans une lettre ouverte au ministre algérien de la Justice, le secrétaire général de l’OMCT Eric Sottas exprime, lui aussi, la profonde préoccupation de son organisation " face à l’inertie de la police et des autorités compétentes suite.

La lettre rappelle que « selon les informations reçues de sources fiables », les femmes ont été physiquement agressées à leur domicile, la nuit, par des groupes généralement composés de cinq à six individus, apparemment dans le but de les voler et de les violer.

L’OMCT rappelle encore aux autorités algériennes que la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes des Nations Unies établit en son article 4.c que les Etats ont le devoir d’"agir avec la diligence voulue pour prévenir les actes de violence à l’égard des femmes, enquêter sur ces actes et les punir conformément à la législation nationale, qu’ils soient perpétrés par l’Etat ou par des personnes privées ".

Quinze associations algériennes de défense des droits et libertés ont annoncé dimanche à Alger avoir créer le Collectif défense et solidarité (CDS) après de "violentes agressions" contre des femmes à Hassi Messaoud.

"Laissées pour mortes. Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud" de Nadia Kaci aux Max Milo éditions.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite