Les journalistes ont rencontré Amina dans une maison située « à 3 h de Tunis » grâce à l’aide de son avocate et militante féministe tunisienne, Bochra Belhadj Hmida.
D’abord interrogée par téléphone, après accord de sa mère, sur la mobilisation des Femen et des féministes un peu partout dans le monde, Amina a répondu qu’elle n’était pas au courant. Elle confie alors ne pas avoir de connexion internet ni de téléphone.
Comme l’explique le reportage, la conversation reste sous contrôle de la famille de la lycéenne qui est pourtant majeure. Amina demande à un certain moment au journaliste de parler en anglais. Il lui demande si elle est libre, elle répond : « No, I’m not » (non je ne le suis pas). Elle confie également avoir peur et avoir besoin d’aide.
L’équipe découvre une jeune femme fatiguée qui n’a le droit de parler qu’en présence de ses oncles et hors caméra.
Mais les événements de mercredi, – trois Femen dont deux Françaises et une Tunisienne ont brûlé un drapeau salafiste devant la Grande Mosquée de Paris – font changer d’avis les parents d’Amina. Ils ont peur encore plus pour leur fille. Elle est, alors, autorisée, à parler devant une caméra pour déclarer : « Elles ont brûlé le drapeau de l’islam. Je suis contre. Ca me fera du mal en retour car elles ont écrit Amina sur leur corps. Tout le monde va penser que j’ai encouragé à faire ça. Elles ont insulté tous les musulmans, c’est inacceptable ». N’empêche qu’elle assure ne pas regretter ses photos et compte bien rester, à tout jamais la première Femen tunisienne.