Algérie: un général à la retraite arrêté après une interview polémique

Un général algérien à la retraite, qui a récemment tenu des propos critiques envers le président Abdelaziz Bouteflika et son frère Saïd, a été interpellé mercredi par des gendarmes, a rapporté jeudi le quotidien francophone El Watan.

L’interpellation du général Hocine Benhadid n’a pas encore été confirmée par une source officielle.

Elle intervient deux semaines après une interview du général à la Radio M (du site Maghreb Emergent) au cours de laquelle il s’est attaqué à plusieurs hauts responsables, dont Saïd Bouteflika,Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, et Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), puissante organisation patronale.

M. Haddad, proche de la présidence, a depuis déposé plainte pour diffamation après que le général Benhadid a affirmé qu’il avait été "imposé" à la tête du FCE par le frère du président.

M. Benhadid a indiqué au quotidien El Watan qu’il avait été conduit "vers la brigade de gendarmerie de Chéraga (ouest d’Alger)", et que les "motifs de son interpellation" ne lui avaient pas été spécifiés.

Selon une source proche de la présidence citée par le quotidien El Watan, "l’arrestation, musclée et expéditive", ne peut provenir que du chef d’état-major car le général Benhadid a appelé "à renverser Gaïd Salah et le président de la République" au cours de l’interview.

Dans ce même entretien, le général à la retraite a prêté des ambitions présidentielles à Saïd Bouteflika. "Il fallait (donc) qu’il élimine Toufik qui est son principal obstacle", a-t-il ajouté en référence à l’ex patron des services du renseignement militaire, le général Toufik.

Cette interpellation, si elle se confirme, survient dans un contexte de purge au plus haut sommet de l’Etat.

Le 13 septembre, M. Bouteflika avait notamment mis fin aux fonctions du général Toufik, confirmant sa domination sur l’armée considérée jusqu’à présent comme la détentrice du pouvoir réel dans le pays.

Le 27 août, le général Abdelkader Ait-Ouarabi, dit Hassan, ex-patron de la lutte antiterroriste dans les services secrets avait été arrêté et placé en détention pour des motifs qui n’ont pas été officiellement dévoilés.

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