Algérie: le gouvernement menace de fermer des télévisions banalisant la violence
Le gouvernement algérien a menacé dimanche de fermeture des chaînes de télévision banalisant la violence, notamment après la diffusion d’une émission en caméra cachée simulant des prises d’otages menées par des supposés jihadistes.
Il leur demande d’"expurger" de leurs programmes "les scènes contraires à nos traditions ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence sous toutes ses formes".
La chaîne privée Chourouk diffuse depuis le début du mois de jeûne musulman du ramadan une émission en caméra cachée, "Otages", simulant des prises d’otages faisant penser à celles pratiquées par le groupe jihadiste Etat islamique, qui s’est emparé de grandes zones en Irak et en Syrie où il multiplie les exactions.
L’émission a suscité des réactions indignées de certains éditorialistes et sur les réseaux sociaux après la "prise en otage" à Dubaï de l’ancien capitaine de l’équipe de football d’Algérie, Madjid Bouguerra.
"Halte au télé-terrorisme", a écrit samedi l’éditorialiste du quotidien La Tribune, accusant Chourouk de "participer à la banalisation du terrorisme", et de "magnifier l’image d’une organisation criminelle".
Il a aussi mis en cause le "laxisme" et la "bienveillance des pouvoirs publics à l’égard de ces chaînes conservatrices qui donnent quotidiennement la parole à des figures du salafisme comme Abdelfatah Hamadache qui a demandé au gouvernement de faire condamner à mort l’écrivain-journaliste Kamel Daoud et de l’exécuter.
Cinq chaînes privées algériennes mais de droit étranger sont autorisées à exercer dans le pays, sous forme de bureau de représentation.