Algérie: des peines de 20 ans de prison requises dans un procès pour corruption

Des peines de 20 ans de prison ont été requises vendredi en Algérie lors du procès pour corruption de seize personnes et sept sociétés étrangères, dans le cadre de la construction d’une autoroute traversant le pays d’est en ouest.

Le procureur a requis 20 ans de prison et une amende de huit millions de dinars (80.000 euros) contre Chani Medjdoub, un ressortissant algérien et luxembourgeois qui a conseillé le groupe chinois Citic CRCC.

Ce sexagénaire est accusé de "commandement d’une association de malfaiteurs, trafic d’influence, corruption et blanchiment d’argent". Lors du procès à Alger, il a accusé les renseignements de l’avoir détenu 20 jours au secret et de l’avoir torturé.

La même peine de 20 ans de prison, assortie d’une amende de cinq millions de dinars (50.000 euros), a été requise à l’encontre d’un ancien cadre du ministère des Travaux publics, Mohamed Kheladi, jugé pour "organisation d’une association de malfaiteurs, perception de présents injustifiés, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et corruption".

Des peines de un à 15 ans de prison ont en outre été requises contre les autres accusés, dont un ancien officier des services secrets, soupçonné de "trafic d’influence, corruption, abus de fonction et perception de présents injustifiés".

Le ministère public a également demandé une amende de cinq millions de dinars (50.000 euros) contre chacune des entreprises étrangères poursuivies: Citic CRCC (Chine), Cojaal (Japon), Pizarroti (suisse), Caraventa (Suisse), Isolux Corsan (Espagne), SMI (Canada) et COBA (Portugal).

Au cours du procès, les noms de l’actuel ministre des Transports et ex ministre des Travaux Publics Amar Ghoul et d’un ancien ministre des Affaires étrangères et de la Justice, Mohamed Bedjaoui, ont été cités comme bénéficiaires de pots de vin. Des accusations rejetées en bloc par M. Ghoul dans sa déposition lue à l’audience.

Lancée en 2006 pour quatre ans et un coût de six milliards de dollars comme le chantier-phare de la présidence Bouteflika, l’autoroute est-ouest, encore inachevée et entachée de malfaçons, a vu son prix grimper à 11 milliards, selon des estimations officielles, et à 17 milliards, selon d’autres sources.

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