Algérie: des dizaines de milliers de personnes aux funérailles d’Aït-Ahmed

Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli vendredi le corps de l’opposant Hocine Aït-Ahmed, un des pères de l’indépendance de l’Algérie, dans son village natal où il devait être inhumé en début d’après-midi.

La dépouille de Aït-Ahmed, décédé le 23 décembre à Lausanne (Suisse), a été rapatriée jeudi à Alger où l’ensemble du gouvernement lui a rendu hommage.

Parti d’Alger, le cortège funèbre est arrivé vers 11H30 (10H30 GMT) au village portant le nom de l’opposant (Aït-Ahmed) et situé à 160 km au sud-ouest de la capitale.

Une veillée mortuaire avait été organisée dans la capitale au siège de son parti, le Front des Forces Socialistes (FFS), qu’il a fondé en 1963 après avoir rompu avec ses frères d’armes qui ont combattu la puissance coloniale française jusqu’à l’indépendance en 1962.

L’ambulance de la Protection civile transportant le corps a parcouru la petite route menant à Aït-Ahmed aux cris en kabyle de "assa azeka, Dda Hocine yella yella" (Aujourd’hui et demain, Hocine restera vivant), ou en arabe "Djazaïr horra, dimoqratiya" (Algérie, libre et démocratique).

De nombreuses personnes tentaient de toucher le cercueil, enveloppé du drapeau national, alors que les agents de la Protection civile le retirait du véhicule pour l’inhumation.

La circulation a été interrompue sur un rayon d’une dizaine de km pour canaliser la foule. La famille a appelé les Algériens à rendre hommage à celui qui a été l’un des pionniers du mouvement national sans se déplacer jusqu’au village.

Le président Abdelaziz Bouteflika, lui-même vétéran de la guerre d’indépendance, a décrété un deuil national de huit jours et des funérailles dignes de celles d’un chef d’Etat.

Les funérailles étaient transmises en direct par la télévision nationale, ce qui tranche avec le sort de celui qui a été souvent malmené par les médias officiels pour son opposition au régime.

Le cortège a été salué par des milliers de personnes en traversant Tizi-Ouzou, la principale ville de la région, à une soixantaine de km du lieu de l’enterrement.

A la suite du décès de Hocine Aït-Ahmed, le président algérien avait rendu hommage à ce "grand homme" ayant "accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moujahid".

Le président français François Hollande a salué "l’une des grandes figures historiques (de l’Algérie), artisan de premier plan de son indépendance, et acteur engagé de la vie politique".

Aït-Ahmed était le dernier survivant des neuf "fils de la Toussaint", les chefs qui ont déclenché la guerre d’Algérie contre la puissance coloniale française le 1er novembre 1954.

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