Algérie/Sonatrach: les embarrassantes révélations d’un ancien PDG

Mis en cause dans l’affaire dite ‘Sonatrach I », l’ancien PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures en Algérie, Mohamed Meziane, avait crié au complot en affirmant être victime « d’une lutte d’intérêts à un très haut niveau ».

"Nous avons fait les frais d’une lutte d’intérêts à un très haut niveau. Les enjeux peuvent être autant politiques que financiers", avait confié à la presse l’ancien haut responsable à un mois de son procès, qui s’est ouvert dimanche dernier.

Dans une interview, parue le 18 février dernier, au quotidien "El Watan", M. Meziane, poursuivi en état de liberté, a révélé avoir eu "quelques soupçons, rien que des soupçons, pas de preuves formelles sur des choses qui auraient pu se passer à plus haut niveau, à propos de certains contrats, mais rien de plus".

"Le jeu était ailleurs, nous n’étions rien", a résumé l’ancien PDG, qui a mis en cause son ancien ministre de tutelle, Chakib Khelil, lui aussi au cœur d’un grand scandale financier dénommé "Sonatrach", dans lequel la société italienne Saipem, filiale d’ENI, aurait versé des pots-de-vin de 198 millions de dollars à cet ancien membre influent du gouvernement algérien et à son entourage, en contrepartie de contrats de l’ordre de 8 milliards de dollars.

Dans le cadre de l’affaire "Sonatrach I", Mohamed Meziane, deux de ses enfants et huit anciens directeurs exécutifs figurent parmi les 19 mis en cause, dont des ressortissants étrangers, ayant comparu devant un tribunal d’Alger dans un procès reporté sine die.

M. Meziane aurait accordé à la société allemande Funkwerk, qui devait fournir à Sonatrach un système de télésurveillance de ses installations, des marchés de plus de 110 millions d’euros, en contrepartie de cession d’actions à ses deux enfants, en plus de commissions de l’ordre de 4 millions d’euros qui auraient servi à financer des cadeaux, dont un appartement à Paris au profit de la famille de cet ancien dirigeant.

Il lui est également reproché d’avoir favorisé Saipem, filiale d’ENI, dans un contrat de 586 millions d’euros pour la réalisation d’un gazoduc entre l’Algérie et l’Italie. Il se trouvait que le directeur de cette société pour l’Algérie avait pour conseiller un des fils de M. Meziane.

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