Algérie: Sonatrach au centre d’un vaste procès pour corruption

Le groupe pétrolier public algérien Sonatrach est au centre d’un vaste procès pour corruption impliquant également les compagnies italienne Saipem et allemande Funkwerk, qui s’est ouvert dimanche.

Sonatrach était classée en 2013 première société en Afrique, avec un chiffre d’affaires à l’exportation de plus de 63 milliards de dollars, selon son site internet.

Le procès a été renvoyé au mois prochain à la demande de la défense qui a exigé la présence de témoins qui ne se sont pas présentés à l’ouverture.

Un ancien PDG du groupe, Mohamed Meziane, deux de ses enfants et huit ex-directeurs exécutifs de Sonatrach font partie des 19 accusés, dont sept en détention, cités à comparaître devant la cour criminelle d’Alger.

Ils sont poursuivis notamment pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus "de gré à gré" avec des compagnies étrangères, contraires à la réglementation.

Mohamed Meziane est soupçonné d’avoir accordé à Funkwerk Algérie des marchés de plus de 110 millions d’euros en contrepartie de cession d’actions à ses deux enfants.

Funkwerk, spécialisée dans le développement et la fabrication de systèmes de communications pour les entreprises et le secteur du transport, devait fournir à Sonatrach un système de télésurveillance de ses installations.

Le marché aurait également donné lieu à des commissions de 4 millions d’euros qui auraient servi à financer des cadeaux, dont un appartement à Paris, à la famille de M. Meziane.

Mohamed Meziane est aussi soupçonné d’avoir favorisé la société italienne Saipem, filiale d’ENI, dans un contrat de 586 millions d’euros pour la réalisation d’un gazoduc entre l’Algérie et l’Italie.

Saipem, dont le directeur pour l’Algérie avait pour conseiller un des fils de M. Meziane, avait ensuite sous-traité le marché à la société française Spiecapag qui était sa concurrente lors de soumission.

Un troisième dossier concerne la rénovation d’un immeuble de Sonatrach au centre d’Alger. D’un montant de plus de 64 millions d’euros, il aurait été confié de manière illégale à une autre entreprise étrangère.

Sonatrach est partie civile dans ce procès instruit à l’initiative du parquet.

Un autre dossier dit "Sonatrach 2", qui concerne également des affaires de corruption, est en cours d’instruction. Il implique notamment l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, contre lequel un mandat d’arrêt international a été délivré avant d’être annulé pour des raisons de procédure.

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